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Fig. 30. — Seconde machine à vapeur de Denis Papin.


revient, il avait recours à des dispositions vicieuses.

Dans un voyage qu’il avait fait en Angleterre, en 1705, Leibnitz avait vu fonctionner la machine à vapeur de Savery, première application pratique de la puissance motrice de la vapeur d’eau. Leibnitz envoya à Papin le dessin de cette machine, afin de connaître son opinion sur l’appareil du mécanicien anglais, et celui-ci montra la lettre et le dessin à l’électeur de Hesse. C’est à l’instigation de ce prince que Papin reprit l’examen de ce sujet, qu’il avait abandonné depuis quinze ans.

Le résultat de son travail fut la publication d’un petit livre imprimé à Francfort en 1707, sous le titre de Nouvelle Manière d’élever l’eau par la force du feu.

La nouvelle machine à vapeur que Papin décrit dans ce mémoire, n’est autre chose, bien qu’il essaye de s’en défendre, qu’une imitation de la machine de Savery, inférieure encore à celle de son rival. Il propose d’employer la force élastique de la vapeur à élever de l’eau dans l’intérieur d’un tube. Cette eau est ainsi amenée dans un réservoir supérieur, d’où on la fait tomber sur les augets d’une roue hydraulique, à laquelle elle imprime un mouvement de rotation.

La figure 30 fera comprendre tous les détails de la seconde machine à vapeur qui fut proposée par Denis Papin en 1707. Cette figure est la reproduction exacte d’un dessin mis par l’auteur en tête de son mémoire. On remarquera que la chaudière et le corps de pompe sont munis de la soupape de sûreté. C’est, en effet, dans ce mémoire que Papin fait connaître pour la première fois l’application de la soupape qu’il avait imaginée, vingt-sept ans auparavant, pour son digesteur des viandes.

Une chaudière A dirige sa vapeur, au moyen du tube L, dans l’intérieur d’un cylindre I, qui doit alternativement se remplir et se vider d’eau. La vapeur vient presser la face supérieure d’un piston, ou, pour mieux dire, d’un flotteur creux, qui se maintient, grâce à sa légèreté, à la surface de l’eau qui remplit le cylindre. Refoulée par cette pression, l’eau s’élève dans le tuyau ENQ. Quand le cylindre I est vide, et le robinet C ayant été