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terminales d’une tige métallique pour augmenter considérablement son action neutralisante.

3o Si une tige métallique terminée en pointe et communiquant au sol est soumise à l’action d’un disque métallique électrisé, simulant un nuage, cette tige attire les corps avoisinants, et un flocon de coton, par exemple, viendra se décharger sur cette tige par une étincelle. Donc, l’action neutralisante de la tige ne s’exerce qu’au-dessus du plan horizontal passant par cette pointe. Mais si la tige est armée latéralement d’une pointe dirigée vers le flocon, il y a écoulement silencieux d’électricité par cette pointe, et il n’y a plus d’étincelle foudroyante.

Fig. 313. — Le parafoudre Perrot adapté à un ancien paratonnerre.

Les moyens proposés par M. Perrot pour rendre les paratonnerres parfaitement efficaces, malgré le voisinage de masses métalliques, consistent donc à armer leur extrémité supérieure d’une couronne de pointes et à disposer latéralement sur la tige, un certain nombre de pointes convenablement disposées et espacées de la base au sommet[1].

Les figures 312 et 313 représentent la disposition qu’il faut donner à la partie terminale du paratonnerre pour réaliser le perfectionnement recommandé par M. Perrot.

La multiplicité des pointes du paratonnerre, ou du parafoudre, comme l’appelle M. Perrot, a pour effet d’augmenter sensiblement le cercle de protection de l’appareil.

La construction géométrique qui accompagne la figure 311 (page 593), c’est-à-dire les cercles tracés à l’extrémité de chaque pointe du parafoudre, mettent en évidence aux yeux, l’extension que reçoit par cette disposition nouvelle, le cercle de protection du paratonnerre.

Dans les édifices nouvellement construits à Paris, les dispositions recommandées par M. Perrot devraient être, il nous semble, adoptées, ne fût-ce que pour en constater les avantages. Rien, d’ailleurs, n’empêche d’adapter cette disposition particulière aux paratonnerres actuellement existants.

Paratonnerres portatifs. — Nous pouvons ajouter, pour terminer le sujet qui vient de nous occuper, qu’il a été question, au siècle dernier, de paratonnerres portatifs à l’usage des individus. C’est un des traducteurs de Franklin, Barbeu-Dubourg, qui en fit la proposition. Voici la description abrégée de ce paratonnerre individuel, qui ne différait guère d’un simple parasol que par divers accessoires qu’on y ajoutait :

« Le corps du parasol, dit Barbeu-Dubourg, se compose : 1o d’une surface de soie bombée, mais ayant une de ses coutures recouverte en dehors d’une petite tresse d’argent ; 2o d’un manche de bois léger et long d’environ deux pieds ; 3o d’une tringle de fer d’un demi-pouce de diamètre, et de huit à dix pouces de long, placée en dessus vis-à-vis du manche, et terminée supérieurement par un écrou ; 4o d’un anneau, de baguettes et d’un ressort particulièrement situés en dessous : cet anneau, glissant sur la tringle, sert à plier et à déplier les baleines ; 5o de

  1. Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. LIV, septembre 1862, et t. LVIII, p. 115 (1864).