Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/601

Cette page a été validée par deux contributeurs.

D’après M. Perrot, au moment où le paratonnerre reçoit le coup de foudre, le voisinage des grandes masses métalliques d’un bâtiment est plus dangereux, quand ces masses communiquent au paratonnerre, que lorsqu’elles sont isolées de ce conducteur, ce qui est contraire à l’une des règles admises dans le rapport de M. Pouillet.

Pour le prouver, M. Perrot place un disque maintenu électrisé et faisant fonction de nuage, au-dessus d’une tige métallique représentant un paratonnerre, et mise en contact avec un autre disque, disposé parallèlement au nuage, et qui simule la masse métallique du bâtiment à préserver. À chaque coup foudroyant lancé au paratonnerre, la main approchée de la masse métallique reçoit, dit M. Perrot, une commotion, accompagnée d’une étincelle, égale au quart environ de l’étincelle foudroyante. Si la communication entre la masse métallique et le paratonnerre, est interrompue, la commotion et l’étincelle deviennent presque insensibles ; mais quelques faibles étincelles se manifestent pendant l’intervalle de temps qui sépare deux coups successifs.

Ces résultats sont une preuve des dangers qui accompagnent la foudre, quand elle frappe des paratonnerres établis dans le voisinage de grandes masses métalliques, et de la nécessité de les mettre à l’abri de tout coup foudroyant.

Fig. 312. — Parafoudre de Perrot.

M. Perrot repousse donc le précepte qui consiste à mettre les masses métalliques d’un édifice en communication avec le paratonnerre, précepte que nous avons dû rapporter plus haut, sans réflexion, nous réservant d’y revenir ici.

Pour mettre à l’abri de la foudre un édifice qui contient de grandes masses métalliques, M. Perrot propose de modifier la forme de la partie terminale du paratonnerre.

Voici les observations qui, d’après M. Perrot, conduisent à la solution du problème :

1o Les tiges des paratonnerres exercent une action neutralisante d’autant plus considérable que leur pointe terminale est plus aiguë.

2o Qu’une bouteille de Leyde, chargée d’électricité, soit placée à une distance telle d’une pointe communiquant avec le sol, qu’elle se décharge sur cette pointe, avec une étincelle foudroyante, il suffira d’armer l’extrémité de la tige d’une couronne de pointes, pour que la décharge de la bouteille soit instantanée et silencieuse.

Cette observation établit d’une manière incontestable qu’il suffit de multiplier les pointes