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Fig. 272. — Expérience du cerf-volant électrique faite à Philadelphie, par Franklin, au mois de septembre 1752.


Romas, dont le nom a été à peine prononcé jusqu’à ce jour, fut supérieur au physicien de Philadelphie.

Sans porter atteinte au génie de Franklin, il est permis de dire que, dans les préparatifs et l’exécution de cette expérience, sa sagacité habituelle lui fit défaut ; que, préparée sans les prévisions suffisantes, elle fut conduite avec négligence, et ne dut qu’au hasard la cause de son succès. Franklin construit avec un mouchoir de soie étalé sur deux bâtons croisés, un cerf-volant, qui devait être lourd, difficile à enlever, et qui avait, en outre, le grand défaut d’être fait d’une matière qui ne conduit pas l’électricité. Une corde de chanvre est aussi, surtout quand elle est sèche, un assez mauvais conducteur du fluide électrique. Franklin ne se préoccupe pas de ces conditions défavorables, et si la pluie, qui survint fortuitement, n’eût rendu cette corde légèrement conductrice, l’expérience était manquée. Il laisse apparaître la même imprévoyance pour se mettre à l’abri des dangers auxquels pouvait l’exposer la présence, dans la corde du cerf-volant, d’une notable quantité d’électricité tirée des nuages.