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Fig. 238. — Inflammation de l’esprit de vin par une étincelle électrique.


trémité du doigt, une ecchymose, ou une espèce de brûlure. Gordon augmenta la force de ces étincelles au point qu’un homme ressentait la commotion de la tête aux pieds, et que de petits oiseaux en furent tués.

Les physiciens allemands observèrent que l’eau coulant d’une fontaine électrisée, se disperse en gouttes lumineuses de manière à simuler une pluie de feu. Boze parvint à faire passer l’électricité, au moyen d’un jet d’eau, d’un homme à un autre, placés tous deux sur des gâteaux de résine, à soixante pas de distance.

Nous devons encore aux physiciens allemands le spectacle de ces étoiles brillantes que fait naître l’électricité dans un disque métallique animé d’un mouvement de rotation très-rapide, et muni de pointes également distantes du centre. Un instrument généralement connu sous le nom de carillon électrique est aussi de l’invention des expérimentateurs d’outre-Rhin.

Mais de tous les phénomènes qui furent découverts à cette époque, celui qui inspira le plus de curiosité et frappa le plus vivement l’attention, ce fut l’inflammation, par l’étincelle électrique, des matières combustibles.

Le premier physicien qui réussit dans une expérience de ce genre fut le docteur Ludolf de Berlin, qui alluma de l’éther avec les étincelles excitées par l’approche d’un tube de verre électrisé. Ludolf fit cette expérience en public, dans la séance de rentrée de l’Académie de Berlin, au commencement de l’année 1744.

Au mois de mai suivant, Winckler, à Leipzig, obtint le même résultat. En tirant avec le doigt, une étincelle, il alluma non-seulement de l’éther, mais encore de l’eau-de-vie, de l’esprit de corne de cerf, et quelques autres liqueurs spiritueuses, en ayant la précaution