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contre l’action de l’air et d’empêcher ainsi, la déperdition trop prompte de l’électricité.

L’appareil que nous venons de décrire, fut proposé et construit pour la première fois, dans le but de servir à administrer l’électricité comme agent curatif dans le traitement des maladies[1]. Il n’est devenu que plus tard, un appareil de démonstration pour les cours de physique.

La machine électrique dont on fait généralement usage aujourd’hui, n’est autre chose que la machine de Ramsden, à laquelle on n’a apporté qu’un petit nombre de changements.

Fig. 237. — Machine électrique moderne.

La figure 237 représente la machine électrique actuelle, qui ne diffère, on le voit, de l’appareil primitif de l’opticien anglais, qu’en ce qu’elle se compose de deux conducteurs isolés, au lieu d’un seul.

Le plateau de verre P frotte entre les deux coussins C, C′ ; et l’électricité positive du plateau de verre agit par influence sur le fluide naturel des deux conducteurs D, D′. Ce fluide naturel est décomposé, l’électricité négative est attirée vers les pointes dont est armée l’extrémité S, S′, de ces conducteurs. S’écoulant par ces pointes sous forme de petites aigrettes lumineuses, cette électricité négative vient se combiner avec l’électricité positive du plateau et ramener celui-ci à l’état naturel. Comme le frottement du plateau contre les coussins continue à développer de l’électricité positive sur ce plateau, les mêmes décompositions continuent, et la charge de l’électricité positive à la surface des conducteurs D et D′ augmente de plus en plus. R, est un électroscope à cadran ; l’écartement du petit corps placé à l’extrémité de la tige de cet électroscope indique les variations d’intensité de la charge électrique de la machine.

Les appareils à plateau ou à cylindre de verre, que nous venons de décrire, n’ont été employés qu’après l’année 1770, lorsque l’opticien Ramsden eut le premier adopté les plateaux de verre dans la construction des machines à frottement. Bien avant que ces derniers appareils fussent construits, c’est-à-dire vers l’année 1740, les physiciens allemands s’étaient efforcés de donner aux machines à globe de verre, alors en usage, des dispositions permettant d’augmenter l’intensité des effets électriques. Watson, en 1740, avait employé dans ce but, une machine assez curieuse, en ce qu’elle était composée de quatre globes de verre tournant à la fois.

Avec ces machines électriques composées de simples globes de verre, les physiciens anglais et allemands avaient déjà obtenu de très-puissants effets. L’étincelle donnée par ces machines suffisait pour déterminer à l’ex-

  1. The description and uses of Nairne’s patent electrical machine, with the additions of some philosophical experiments and medical observations. In-8, London, 1783.