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en fil d’acier, va de l’ancre à la locomobile ; ses deux extrémités s’enroulent sur les tambours fixés au bâti de la charrue (fig. 217) que l’on amène préalablement sur la ligne qui joint l’ancre à la locomobile. En imprimant alors à la poulie motrice de l’ancre, un mouvement de rotation, dans un sens ou dans l’autre, on fait aller à volonté la charrue de la locomobile à l’ancre ou de l’ancre à la locomobile.

Mais il faut ensuite déplacer l’ancre en même temps que la locomobile. À cet effet, M. Fowler a muni l’arbre de la poulie de renvoi (fig. 216) d’un pignon b qui commande à volonté un treuil A, sur lequel s’enroule un petit câble, dont l’autre extrémité est attachée à un obstacle fixé au bout de la ligne que l’ancre doit parcourir. L’appareil peut donc se remorquer lui-même sur le câble, et avancer d’une quantité réglée par l’embrayage du petit treuil et du pignon qui le conduit.

Fig. 217. — Charrue à vapeur de M. Fowler.

La charrue elle-même (fig. 217) est à bascule. Elle se compose d’un fort bâti, formé de deux pièces symétriques inclinées l’une par rapport à l’autre, de sorte que l’une est soulevée en l’air, quand l’autre laboure le sol. L’angle de ces deux branches repose sur un essieu porté par deux grandes et fortes roues à large jante. Chaque côté du bâti, à droite et à gauche de l’essieu, porte quatre corps complets de charrues, dont les coutres et les socs sont tournés du côté des grandes roues de l’appareil. Il en résulte que si l’on abaisse un des côtés du bâti, les charrues de ce côté entameront le sol, celles du côté opposé étant soulevées momentanément. Une fois parvenu à l’extrémité du sillon, le laboureur, qui dirige la charrue, fait basculer le bâti sur l’essieu, et les socs soulevés précédemment prennent la place des premiers pendant le voyage de retour.

À l’aide de cette disposition ingénieuse, la charrue fonctionne aussi bien en allant qu’en revenant, toujours en versant la terre à droite et en faisant un labour à plat. Un mécanisme fort simple permet au conducteur de la charrue, en agissant sur le gouvernail a (fig. 217), d’incliner plus ou moins l’essieu sur la ligne de foi, c’est-à-dire sur la direction du sillon.

L’entrure des charrues se règle aussi avec facilité, en soulevant plus ou moins le bâti sur l’essieu des grandes roues, à l’aide des vis tournées par des manivelles b. Les tambours c reçoivent le câble moteur. On peut à volonté, enlever les versoirs et les coutres, et remplacer les socs par des pièces de formes variées qui transforment l’appareil en charrue sous-sol, en scarificateur ou en extirpateur.

La locomobile de la charrue Fowler peut servir comme locomobile ordinaire ; mais