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Fig. 215. — Locomobile Fowler pour le labourage à vapeur.

« Dans l’achat d’une machine à battre, on doit considérer la construction générale, la simplicité, la solidité, la stabilité, la facilité de placement, l’effort de traction qu’elle exige, la quantité et la perfection du travail qu’elle fait, et le prix de la machine. »

Les machines à battre, pour donner un bon service, doivent être entretenues avec quelque soin. M. Vianne donne à cet égard, les indications qui suivent :

« Pour obtenir un bon et long service de ces machines, il faut les soigner et les tenir proprement, les graisser suffisamment en ayant soin de vérifier si l’huile arrive jusque sur l’axe ; il faut aussi enlever de temps en temps le chapeau des coussinets, vérifier et nettoyer les tourillons et avoir soin d’arrêter immédiatement lorsqu’une pièce s’échauffe.

« Avant de mettre en marche, on doit toujours s’assurer que la machine fonctionne librement, que les coussinets ne sont pas trop serrés, et qu’il n’y a pas non plus de ballottements. On ne doit commencer à charger que lorsque la machine a acquis sa pleine vitesse, et lorsque l’on arrête, il ne faut jamais y laisser de paille. Il faut aussi avoir soin de vérifier l’écartement entre le batteur et le contre-batteur ; car s’il était trop grand il resterait du grain dans la paille et s’il était trop petit on écraserait le grain. Une bonne machine bien réglée, ne doit ni casser le grain, ni en laisser dans l’épi.

« La marche d’une machine à battre dépend en grande partie de la manière dont elle est alimentée. Un bon engreneur fera beaucoup de travail sans fatiguer le moteur, tandis qu’un autre le fatiguera outre mesure sans avancer le travail. Pour engrener, il est bon d’avoir un ouvrier spécial, et de faire faire ce travail toujours par le même.

« La gerbe doit être étendue sur la table, et l’alimentation doit se faire de manière à pourvoir le batteur sur toute sa largeur ; elle doit être activée ou ralentie, selon la vitesse de marche de la machine, c’est-à-dire que, lorsque la machine marchera avec vitesse, l’alimentation se fera plus abondamment, et qu’elle diminuera si la vitesse se ralentit. En observant cette condition d’engrenage, on obtiendra un travail plus parfait et plus rapide, sans fatiguer le moteur[1]. »

C’est en Angleterre que l’on a construit les charrues à vapeur reconnues les plus avan-

  1. La culture économique. Paris, 1856, in-18, p. 205 et suivantes.