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qu’à 1m,80 par cheval. Il a, de plus, beaucoup agrandi les passages de vapeur dans la distribution.

C’est avec ces dispositions que M. Calla entreprit, sur une grande échelle, la construction des locomobiles. C’est donc à cet habile constructeur que revient le mérite d’avoir répandu, en France, l’usage des machines à vapeur appliquées à l’agriculture.

L’Exposition universelle tenue à Paris en 1855, exerça une très-grande influence pour vulgariser en France, les machines agricoles, et notamment les locomobiles, en présentant au public intéressé à ces questions, les résultats de l’expérience et de la pratique des différentes nations. Il était impossible qu’à la suite d’un examen attentif des nouveaux appareils exposés par les constructeurs anglais, français, allemands et américains, l’agriculteur ne demeurât pas convaincu de leur utilité pratique, et de l’importance que doit offrir leur usage bien entendu.

Signalons quelques-unes des machines qui furent présentées à l’Exposition universelle de 1855, et qui se distinguaient par des dispositions utiles.

M. Calla, était parvenu à diminuer le poids total des locomobiles sans rien ôter de leur solidité ; il avait pu porter la pression de la vapeur jusqu’à 5 atmosphères, tout en diminuant l’espace occupé par le moteur. L’une de ses machines, de la force de 3 chevaux, consommant 150 kilogrammes de houille par journée de dix heures, ne pesait que 1 600 kilogrammes, et n’occupait qu’un espace de 2 mètres sur 1m,50.

MM. Flaud et Durenne, de Paris, avaient appliqué aux locomobiles le principe des grandes vitesses, qui, dans ce cas, offre quelques avantages.

MM. Renaud et Lotz, de Nantes, présentaient une locomobile dans laquelle le cylindre était vertical et muni d’une enveloppe de tôle, afin de diminuer la perte de chaleur par le rayonnement des parois.

M. Nepveu, constructeur de Paris, avait exposé une petite miniature de locomobile, transportable à l’aide d’une seule roue, comme une brouette. Par la simplicité de son mécanisme, par la facilité de réparation et d’entretien de ses divers organes, cette locomobile reproduisait le type de rusticité qu’il convient de donner à une machine consacrée aux travaux des champs, et montrait bien tous les avantages que l’agriculture peut attendre de l’emploi de la vapeur.

Les locomobiles anglaises qui figuraient à l’Exposition de 1855, paraissaient, au contraire, trop élégantes, trop délicates, pour l’usage auquel on les destinait. En France, le mauvais état des chemins vicinaux les exposerait à trop de chances de dérangement et d’altération. Les belles locomobiles à quatre roues de Clayton ou d’Hornsby, conviendraient peu à nos chemins de petite communication, et aux terres fortes et argileuses de certains de nos départements.

Les locomobiles de MM. Clayton et Shuttleworth se distinguaient aussi de la locomobile Calla par une particularité digne d’être notée. Le cylindre à vapeur et les tiroirs pour la distribution de la vapeur, sont placés dans la boite à fumée, c’est-à-dire dans la partie de l’appareil où se dégagent à la fois la vapeur qui sort des cylindres et les gaz qui s’échappent du foyer. La chaleur de cet espace entretient les cylindres à une température constamment élevée, prévient la déperdition de calorique, et maintient la vapeur à une tension constante.

L’installation des cylindres à vapeur dans la boîte à fumée, sur les locomobiles Clayton, est faite de la manière suivante. Le cylindre à vapeur est entouré d’une enveloppe métallique, qu’échauffent les produits de la combustion venant du foyer, pendant que la vapeur, sortie du cylindre, circule entre la paroi extérieure et les surfaces externes du cylindre et de la boîte. Le reste des dispositions mécaniques, dans la locomobile Clayton,