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Fig. 193. — Cantonnier faisant le signal d’alarme, et courant au devant d’un train, pour prévenir un accident.


fort graves. Le moindre oubli, la moindre distraction de leur part, ont eu quelquefois des conséquences désastreuses. Les employés peuvent laisser des wagons stationner irrégulièrement sur la voie, ou bien y abandonner des outils, ou bien enfin, par une fausse manœuvre d’aiguille, changer les rails, en temps inopportun, à l’approche d’un train. C’est à une fausse manœuvre des aiguilles, qu’il faut attribuer une bonne partie des accidents qui sont arrivés sur les chemins de fer français.

Une surveillance active, exercée sur les employés de ce service, doit prévenir ce genre d’accidents. Mais, dans d’autres circonstances, la cause de l’événement tient à une négligence que rien ne pouvait permettre de prévoir. En 1838, un convoi spécial qui avait conduit le roi des Belges à Ostende, revenait de nuit. Sur la Sneppe se trouve un pont-levis. Or ce pont était resté ouvert. Le train spécial affecté au voyage du roi, n’ayant pas été signalé sur cette partie de la ligne, il en résulta que la locomotive, arrivée à la tête du pont, fut précipitée dans la rivière. Heureusement, elle fut retenue par le poids des voitures qui suivaient. Elle en brisa deux par son recul. Deux personnes furent tuées, et une autre grièvement blessée.

En 1847, sur le chemin du Great-Western, en Angleterre, un convoi de quarante wagons fut poussé sur une rampe, et abandonné à son impulsion. La chaîne de liaison de l’un des wagons s’étant détachée, vint à tomber sur une aiguille, qui se mit à manœuvrer, c’est-à-dire à faire mouvoir le rail mobile, ce qui amena le déraillement d’une partie du convoi. Les wagons furent lancés vers un mur,