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sur un support indépendant et immobile.

La lanterne porte deux feux blancs parallèles à la voie. Le disque est percé d’un trou garni d’un verre rouge et muni d’un appendice à verre bleu. Lorsqu’il est parallèle à la voie, on aperçoit du côté des trains, un feu blanc, et du côté de la gare, un feu bleu : lorsqu’il est perpendiculaire, le verre rouge couvre le feu tourné du côté des trains et le verre bleu a disparu, découvrant ainsi le feu blanc tourné du côté de la gare.

La figure 192 fait voir les disques-signaux dont nous venons de signaler l’usage et le mode d’emploi. A est le disque montrant sur la voie, sa tranche ; B, le disque laissant voir la lumière rouge, signe d’embarras sur la voie. C est la lanterne, avec son support.

Ces disques-signaux se placent à l’entrée des stations, à 800 mètres en avant de la gare, ainsi qu’aux points de bifurcation, à l’approche des souterrains ou même des passages à niveau très-fréquentés, en un mot, sur tous les points dangereux.



CHAPITRE XI

les accidents sur les chemins de fer. — leurs causes principales. — rareté des accidents. — la sonnette d’alarme. — résultat de la statistique des accidents arrivés sur les chemins de fer.

Les adversaires des chemins de fer leur adressent le reproche d’exposer les voyageurs à des dangers certains. À l’appui de cette opinion, on ne manque jamais de citer le terrible événement du chemin de fer de Versailles (rive gauche), et celui de Fampoux, sur le chemin de fer du Nord. Ces craintes sont partagées par un grand nombre de personnes qui, par une connaissance imparfaite de la question, s’effrayent des dangers qu’elles courent en prenant place dans un wagon, sans réfléchir aux dangers, beaucoup plus sérieux, auxquels elles s’exposent, en montant dans une voiture ordinaire. Il est donc nécessaire d’examiner cette question avec quelque soin, c’est-à-dire de rechercher si les chemins de fer exposent les voyageurs à plus de dangers que les autres moyens de locomotion.

En écartant les accidents dus à la malveillance, on peut classer en quatre catégories, les accidents qui peuvent arriver pendant l’exploitation d’un chemin de fer :

1o Ceux qui sont le fait de la locomotive ;

2o Ceux qui proviennent de l’inobservation des règlements pour la marche des trains ;

3o Ceux qui résultent du mauvais état de la voie et du matériel roulant ;

4o Enfin, les accidents dus à l’imprudence des voyageurs et des employés.

Les sinistres qui proviennent de la locomotive, sont extrêmement rares, et ne peuvent jamais compromettre la sécurité des voyageurs, car l’expérience a prouvé que les explosions de chaudière n’ont lieu que quand la locomotive est au repos. Les explosions de chaudière sont d’ailleurs extrêmement rares, et les conséquences de ces accidents sans aucune gravité, par suite de la forme de la chaudière dans les locomotives.

La chaudière à vapeur d’une locomotive est formée, comme on l’a vu plus haut, d’un nombre considérable de tubes de cuivre, d’un petit diamètre. L’air chaud qui arrive du foyer, traverse ces petits tubes, et se dégage par la cheminée, en échauffant rapidement l’eau qui remplit les intervalles des tubes. Les parois de ces tuyaux métalliques ont une très-grande épaisseur, et par suite, une très-grande solidité, qui en rend la rupture presque impossible. Il peut arriver que la tension trop considérable de la vapeur, en fasse éclater un ou deux ; mais il n’y a pas pour cela explosion de la chaudière. L’eau, se répandant sur le combustible, éteint le feu, et le dommage ne va pas plus loin.

La manière dont le tirage est provoqué dans la cheminée des locomotives, contribue