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Fig. 155. — Tender.


quons maintenant, afin d’en résumer l’ensemble, les opérations successives qu’il faut exécuter, pour la gouverner et pour la faire agir.

Lorsque le mécanicien veut mettre la locomotive en marche, il commence par s’assurer, en examinant le manomètre, si la vapeur a atteint le degré suffisant de pression. La tension de la vapeur étant reconnue convenable, il pousse la manivelle du régulateur, qui donne aussitôt accès à la vapeur dans l’intérieur du tuyau destiné à l’introduire dans les tiroirs. La vapeur passe de là dans les cylindres, et vient exercer sa pression alternative sur les deux faces du piston. Celui-ci entraîne la bielle qui fait tourner les roues motrices de la locomotive, et la fait avancer sur les rails, en remorquant le tender et la série de wagons ou de voitures qui lui font suite, et qui sont solidement attachés les uns aux autres par un crochet et une chaîne de fer.

Mais pendant que la machine fonctionne, le combustible se consume sur la grille, l’eau de la chaudière disparaît en partie, par suite de la dépense continuelle de vapeur. Le chauffeur jette donc de nouveau combustible dans le foyer, et le mécanicien remplace l’eau évaporée en ouvrant le robinet du tuyau, qui, grâce à l’action des pompes foulantes, introduit dans la chaudière une partie de l’eau contenue dans le réservoir du tender. Si le tirage présente trop d’activité, ou si l’on veut ralentir la marche, le mécanicien, tirant une longue tige horizontale (page 318) qui s’étend sur l’un des côtés et vers la partie supérieure de la locomotive, déplace l’obturateur mobile, lequel, fermant l’issue aux produits de la combustion, ralentit le tirage de la cheminée, et modère ainsi la puissance de la vapeur.

Arrivé à une station, le mécanicien fait entendre un coup de sifflet, en dirigeant, comme nous l’avons expliqué, un jet de vapeur, empruntée à la chaudière, contre la tranche aiguë d’un timbre métallique ; il ferme ensuite le régulateur, à l’aide de la manivelle. Toute communication se trouve ainsi interrompue entre la chaudière et le cylindre ; le jeu des pistons s’arrête aussitôt, et le convoi ne marche plus qu’en vertu de sa vitesse acquise. Ne pouvant s’échapper au dehors, la vapeur, qui se forme toujours, par suite de l’action du foyer, continue à exercer sa pression à l’intérieur ; elle ne tarde pas à atteindre ainsi le degré de tension au terme duquel doivent s’ouvrir les soupapes de sûreté ; ces soupapes cèdent, en