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de plusieurs ouvrages très-estimés : Le Guide du mécanicien constructeur, — Le Nouveau Portefeuille de l’ingénieur, — La Métallurgie du fer, — La Traversée des Alpes par un chemin de fer, etc. Il a fait partie du jury de toutes les expositions, et son rapport sur l’exposition de Londres en 1862, a été fort remarqué.

Fig. 140. — Eugène Flachat.

M. Eugène Flachat conserve encore toute la vivacité de la jeunesse. Aussi remarquable par son esprit que par son savoir, il se montre d’une bienveillance extrême envers tous ceux qui réclament son appui ou ses conseils.

Les travaux du chemin de fer de Montpellier à Cette furent commencés en 1836.

Je me souviendrai toujours du plaisir que j’éprouvais à suivre les travaux de la grande tranchée que nécessitait, sur le tracé de la ligne de Cette, une colline s’étendant aux portes mêmes de Montpellier. Pierre Dunal, frère de Félix Dunal, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Montpellier, s’était chargé, à l’entreprise, du travail de cette tranchée, et il se plaisait à m’initier aux opérations diverses qu’il faisait exécuter par une vingtaine d’ouvriers, placés sous sa direction. Âgé alors de 17 ans, je ne pouvais me détacher de la compagnie du bon Dunal, qui m’entretenait sans cesse des merveilles, encore inconnues, qu’allait révéler à la France l’établissement prochain des voies ferrées. Le chemin de fer de Montpellier à Cette, créé par l’ingénieur anglais Brunton, fut le précurseur de ces merveilles.

Le chemin de fer de Montpellier à Cette fut ouvert en 1839. D’une longueur de 27 kilomètres, il était à une seule voie, et d’une construction fort imparfaite, ce qui s’explique par la nouveauté de ce genre de travail en France. La voie établie par M. Brunton nécessita de fréquentes réparations et rectifications. Depuis qu’il a été compris dans la ligne de Bordeaux à Cette, ce chemin a été pourvu de deux voies, et placé dans les conditions de tous les autres.

En 1838, furent inaugurés les deux chemins de Paris à Versailles, dont l’un suivait la rive gauche et l’autre la rive droite de la Seine. Une ordonnance du 26 mai 1837, avait adjugé le chemin de la rive droite à MM. Rothschild et Cie, et celui de la rive gauche à MM. Fould et Cie.

Le chemin de la rive gauche fut une entreprise désastreuse pour les actionnaires. La fatale catastrophe du 8 mai 1842, dans laquelle périrent tant de personnes, et parmi elles, l’amiral Dumont d’Urville, qui trouva la mort dans les flammes, après s’être illustré par son voyage dans les glaces du pôle austral, hâta la ruine de cette entreprise. Elle a été relevée par la fusion de cette ligne avec celle de Chartres.

Le chemin de Paris à Versailles, par la rive droite, fut une opération financière satisfaisante, et une œuvre remarquable au point de vue technique. Ce chemin est aujourd’hui d’une grande importance, comme tête de ligne des chemins de l’Ouest, qui