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Fig. 101. — Le Charles-Philippe, lancé sur la Seine, à Bercy, par le marquis de Jouffroy, le 20 août 1816.


plus heureux. M. de Jouffroy retomba dans l’obscurité d’où il était un moment sorti. L’auteur des premiers essais exécutés en France pour la navigation par la vapeur, fut contraint, après la révolution de juillet 1830, d’entrer aux Invalides, comme ancien capitaine d’infanterie. Il y est mort du choléra, en 1832, âgé de quatre-vingts ans, et ne laissant à ses fils d’autre héritage que son nom.

Les bateaux à vapeur qui furent construits par la compagnie du marquis de Jouffroy, étaient pourvus d’un mécanisme de roues palmées, s’ouvrant et se refermant par la résistance de l’eau, d’après le système de la patte d’oie, déjà employé dans le même cas, plus de trente années auparavant, par M. de Jouffroy. La compagnie Pajol, qui essayait en même temps d’introduire en France la navigation par la vapeur, dut adopter des dispositions différentes de celles dont faisait usage la compagnie rivale. Pour ne pas se mettre en frais d’invention, cette compagnie décida d’aller simplement acheter à Londres, un des bateaux à vapeur qui commençaient à naviguer sur la Tamise, et de consacrer ce bateau au service de transports que l’on voulait établir sur la Seine.

Un capitaine de marine, nommé Andriel, reçut, de la compagnie Pajol, la mission de se rendre à Londres, pour s’y procurer un bateau capable de donner aux Parisiens l’idée de la nouvelle navigation, et de conduire ce bateau de Londres à Paris.

La traversée de la Manche, faite sur ce bateau à vapeur, par le capitaine Andriel et le petit équipage qui l’accompagnait, fut semée d’incidents assez curieux pour être rapportés ici. Un vif intérêt se rattache, d’ailleurs, à cet