Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 97. — Fulton monte sur son bateau à vapeur, le Clermont, à New-York, pour son premier voyage, le 11 avril 1807 (page 199).


à cette époque, les bateaux à vapeur capables de s’aventurer sur les mers. La navigation sur les rivières et les fleuves était le seul objet qu’il eût en vue, et lorsque Louis Costaz se chargea d’entretenir le premier consul de sa requête, il ne fit aucune allusion à l’expédition de Boulogne.

Disons-le cependant, le propre du génie c’est de devancer l’avenir et de deviner la portée et le développement futur d’une idée, par-dessus les erreurs ou les préventions de son temps. On peut donc s’étonner que Bonaparte n’ait pas embrassé d’un coup d’œil toute l’importance future de la navigation par la vapeur.

Il faut ajouter, à sa décharge, que, ne pouvant se rendre compte de tout par lui-même, il était obligé de s’en rapporter pour beaucoup de choses, à ses ministres. Or, le ministre de la marine Decrès, homme ennemi de toute innovation, était particulièrement opposé aux idées de Fulton, et c’est lui que ce dernier a rendu responsable du refus qu’il éprouva.

Pendant le premier voyage du bateau à vapeur de Fulton, un seul passager, comme nous le raconterons bientôt, osa accompagner l’inventeur. C’était un Français, nommé Andrieux. Cet Andrieux a écrit que, pendant le voyage, Fulton lui faisant part des difficultés qu’il avait trouvées en France, rejetait sur le ministre de la marine Decrès, la responsabilité de l’échec qu’il avait éprouvé auprès du gouvernement français.

Le témoignage et les récits de Colden, biographe et ami de Fulton ; ce que l’on peut recueillir encore aujourd’hui, de la bouche des derniers contemporains ; les rai-