Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 90. — Mécanisme moteur du bateau à vapeur de Miller, Taylor et Symington.


s’occupa pas davantage de cette question, bien qu’il eût formé, avec Symington et quelques particuliers, une société pour l’exploitation de cet appareil de navigation à vapeur.

S’il fallait fournir une autre preuve du peu de valeur que Patrick Miller reconnaissait à ses expériences sur la navigation par la vapeur, il nous suffirait de dire que, postérieurement aux essais que nous venons de rapporter, il prit un brevet pour un moyen nouveau d’imprimer une impulsion aux navires ; et que dans ce brevet il ne spécifiait point l’emploi de la vapeur comme force motrice, mais bien un moteur d’une autre nature. Dans un brevet pris le 3 mai 1796, c’est-à-dire sept ans après son expérience à Dalswinton, il décrit avec beaucoup de détails « un bateau de construction nouvelle, tirant moins d’eau qu’aucun autre de même dimension, ne pouvant sombrer en mer, et qui est mis en mouvement dans les temps calmes par un moyen mécanique qui n’a jamais été employé. Ce vaisseau est à fond plat… Il est mû par des roues ; ces roues sont manœuvrées par des cabestans ; elles ont huit aubes faites en planches, et sont mues par la main des hommes ou tout autre moyen mécanique. »

Ainsi, dans son brevet obtenu sept ans après l’expérience du bateau de Symington, Miller en revenait à l’emploi des roues mises en mouvement par le travail des hommes. Ce fait témoigne suffisamment qu’il n’ajoutait aucune confiance à l’idée de l’emploi de la vapeur à bord des navires. Il n’eût pas manqué, sans cela, de spécifier ce moyen, et de consigner, dans ce dernier brevet, les tentatives faites par lui dans cette direction.

Avec d’autant plus de raison, ajouterons-nous, qu’il était intéressé dans l’association que Taylor avait créée avec quelques particuliers, pour appliquer la machine de Symington à la propulsion des bateaux. Or, dans ce brevet,