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chot, qui constitue une excellente expression pratique des moyens par lesquels on peut appliquer au travail mécanique les gaz ou les vapeurs alternativement échauffés ou refroidis.

Cette machine se compose de quatre cylindres dont le bas est chauffé par un foyer, et la partie supérieure maintenue à une température peu élevée. Les deux capacités, chaude et froide, sont séparées par un piston, qui joue en même temps le rôle de déplaceur. Les quatre cylindres forment une série circulaire, dans laquelle le bas de chacun est en communication permanente avec le haut du suivant, au moyen d’un canal qui renferme des toiles ou lames métalliques présentant une très-grande surface. Le système entier se compose donc de quatre masses d’air isolées par les pistons déplaceurs. Chacune de ces masses d’air va et vient entre les capacités chaude et froide, qui communiquent entre elles. Dans ces passages, l’air abandonne et reprend alternativement de la chaleur aux toiles métalliques, dont il touche la surface étendue, et dont la température décroît graduellement d’un bout du canal à l’autre.

Ces variations alternatives de température, qui provoquent nécessairement des contractions et des dilatations dans le volume de l’air emprisonné, donnent lieu à un travail moteur continu, lequel est transmis à un arbre tournant, par les tiges des pistons déplaceurs, par des bielles et des manivelles convenablement disposées. La puissance de cette machine, pour des dimensions d’ailleurs égales, est susceptible de varier, si l’on fait usage d’un air plus ou moins comprimé.

Une machine à air chaud, construite et très-patiemment perfectionnée, par M. Pascal de Lyon, et que l’on connaît sous le nom de machine Pascal, a donné d’excellents résultats économiques, à côté d’énormes embarras pratiques.

À l’Exposition universelle de Londres, en 1862, on remarqua une machine à air chaud de M. Wilcox, dans laquelle le régénérateur à toiles métalliques d’Ericsson était remplacé par une série de canaux, formés par des feuilles de tôle ondulée ; et une autre machine, de M. Laubercau, exposée par M. Schwartzkopf, de Berlin, laquelle offrait aussi une construction particulière.

Nous représentons ici (fig. 76), mais seulement afin de donner une idée générale de la forme et de la disposition d’une machine à air chaud, un modèle, qui a fonctionné à titre d’essai, dans un atelier de Paris. A est le fourneau, B le cylindre, dans lequel l’air extérieur vient s’échauffer par le rayonnement du foyer ; G, le petit cylindre dans lequel l’air échauffé s’introduit, et qui, par l’effet de soupapes convenablement placées, met en action la tige D du piston, et par suite le volant E, et l’arbre de la machine.

Fig. 76. — Modèle de machine à air chaud.

Il est assez difficile de prévoir l’avenir qui est réservé aux machines à air chaud. Il y a, en effet, dans l’emploi, comme moteur, d’un gaz échauffé, substitué à l’action de la vapeur d’eau, divers inconvénients spéciaux,