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1o La machine à un seul cylindre vertical, ou machine de Watt ;

2o La machine à double cylindre vertical ;

3o La machine à cylindre unique horizontal ;

4o La machine à cylindre oscillant ;

5o La machine rotative.

1o Machine à un seul cylindre vertical. — Cette machine, qui est tantôt à simple, tantôt à double effet, a été décrite avec assez de détails dans le chapitre précédent, pour que nous n’ayons pas à y revenir. C’est la machine encore adoptée de préférence en Angleterre, où elle est toujours le type à peu près exclusif dans les ateliers, bien qu’elle consomme beaucoup de combustible, c’est-à-dire environ 5 kilogrammes par heure et par force de cheval. À l’Exposition universelle de Paris en 1855, l’Angleterre n’avait envoyé qu’une seule machine à vapeur : c’était une machine verticale de Watt, due à M. Fairbairn, l’un des constructeurs les plus célèbres de la Grande-Bretagne, et elle ne présentait pas la plus légère innovation. En France, où l’esprit de progrès et de perfectionnement est beaucoup plus marqué que chez nos voisins, on abandonne de jour en jour ce monumental appareil, qui, sans doute, assure au mouvement une grande régularité, par le remarquable ensemble établi entre ses divers organes, qui peut marcher, à volonté, à basse, à moyenne ou à haute pression, avec ou sans détente, avec ou sans condensation, mais qui a l’inconvénient d’être extrêmement volumineux, d’exiger un grand emplacement en hauteur et en longueur, de renfermer beaucoup de matière, et d’être, par conséquent, lourd et d’un achat coûteux.

Les machines de Watt, ou à un seul cylindre vertical, transmettent le mouvement à un arbre disposé à la partie supérieure du bâti. Elles conviennent surtout aux ateliers, tels que filatures, ateliers de constructions mécaniques, etc., où l’on emploie des arbres de transmission fixés vers le plafond, et qui distribuent le mouvement aux différents établis répandus dans l’atelier. On a vu représenté figure 63 (page 121) un beau type de ces machines, qui a été dessiné sur place dans un atelier de Paris. On donne, à Paris, le nom de machine Imbert, à ce genre de machine, du nom du constructeur qui en a fabriqué un grand nombre sur ce modèle.

Quand, au lieu de placer le balancier de la machine de Watt à la partie supérieure du bâti, on place ce balancier, grâce à un renvoi de mouvement, près du sol, ou pour mieux dire, sur la plaque de fondation, on obtient la machine à balancier latéral, qui sert, dans un grand nombre de navires à vapeur, à mettre en action les roues motrices.

2o Machine de Wolf, ou à deux cylindres. — La machine de Wolf, dont nous avons donné page 106 (fig. 54), la description et la figure, est d’un grand usage en France. C’est l’appareil moteur de la plupart de nos filatures et ateliers de tissage. L’économie qui résulte de son système, si commode, de détente, opéré dans un cylindre auxiliaire, et la régularité de son mouvement, lui ont conquis une juste faveur dans l’industrie française. Elle a l’avantage remarquable d’utiliser la détente de la vapeur, tout en faisant disparaître les causes d’irrégularité de mouvement qu’entraîne l’emploi de la détente.

Un constructeur de Lille, M. Legavrian, a récemment perfectionné cette machine, en lui adjoignant un troisième cylindre, pour pousser plus loin la détente de la vapeur, et adoucir encore le mouvement. Une machine ainsi modifiée, et de la force de quarante chevaux, figura à l’Exposition universelle de 1855.

3o Machines à cylindre unique horizontal. — Les machines à cylindre unique disposé horizontalement, sont les plus employées dans notre industrie ; c’est la disposition aujourd’hui à la mode en France.