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et qui exige un grand emplacement et une source d’eau abondante, pour suffire aux besoins de la condensation.

Ce genre de machine à vapeur n’est d’un emploi réellement économique, relativement à la machine à basse pression, que quand on y fait agir la vapeur avec détente. Employée sans détente, elle est d’un usage dispendieux. Aussi fait-on maintenant toujours usage dans les machines à haute pression, de la détente de la vapeur.

Les deux systèmes qui viennent d’être décrits, c’est-à-dire les machines à haute pression et à basse pression, sont loin de s’exclure l’un l’autre. On les combine en effet avec avantage. On construit aujourd’hui, un grand nombre de machines qui marchent à haute pression et qui sont néanmoins munies d’un condenseur. Beaucoup de machines fixes employées dans les manufactures, plusieurs des machines à vapeur qui fonctionnent à bord des bateaux de rivière, sont établies dans ce double système.

Si l’on considère le mode d’action de la vapeur, on doit diviser les machines à vapeur en machines à simple effet et à double effet.

Dans la machine à simple effet, la vapeur n’agit que sur l’une des faces du piston, pour produire son oscillation ascendante ; la chute du piston est déterminée par le poids de l’atmosphère s’exerçant sur la surface supérieure. Un balancier volumineux et lourd vient accélérer la descente et accroître l’effet mécanique.

Dans la machine à double effet, la vapeur vient agir successivement sur les deux faces du piston pour le soulever et l’abaisser alternativement.

Quand il ne s’agit que de produire un mouvement mécanique intermittent et non continu (tel est le cas des pompes pour l’élévation des eaux dans les mines, ou pour l’alimentation du réservoir d’eau des villes), c’est à la machine à simple effet que l’on a recours. Les machines du Cornouailles, la pompe à feu de Chaillot (à Paris), qui a été reconstruite en 1854, à peu près avec les mêmes dispositions qu’on lui avait données en 1775, et celle du Creusot qui sert à l’épuisement des eaux dans les mines, sont établies dans le système à simple effet de Watt. Pour quelques outils employés dans les ateliers mécaniques, tels que les moutons à vapeur, les découpoirs à vapeur de M. Cavé, on se sert aussi d’une machine à simple effet. On a même fait quelques essais de nos jours, pour revenir aux machines à simple effet dans les appareils à vapeur destinés à la propulsion des bateaux. M. Seeward, de Londres, a appliqué à la navigation une machine à simple effet sur le navire à hélice the Wander, de la force de 1 000 chevaux, dont un modèle a figuré à l’Exposition universelle de Paris en 1855. L’appareil moteur était composé de trois cylindres réunis marchant à simple effet. Cependant cette tentative n’a pas eu de suite.

Sauf les cas que nous venons de considérer, et qui sont peu nombreux, toutes les machines à vapeur employées dans l’industrie, sont à double effet.

Pour terminer ce qui concerne la classification des machines à vapeur, nous dirons que quand on considère leur service, on les divise en machines fixes, pour l’usage des ateliers et des usines, en machines de navigation, en locomotives et locomobiles.

principaux systèmes, ou types, de machines à vapeur.

Après ce qui se rapporte à la classification générale des appareils mécaniques à vapeur, il nous reste à passer en revue les principaux systèmes adoptés aujourd’hui pour leur construction.

Bien que les formes que l’on donne aujourd’hui à la machine à vapeur varient à l’infini, on peut les rapporter à cinq types principaux :