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Comme on rejette au dehors la totalité de la vapeur, après qu’elle a exercé son action sur le piston, ces machines, on le comprend, dépensent plus de combustible, à force égale, que les machines à basse pression. On les préfère pourtant, dans bien des cas, à la machine de Watt, en raison de la simplicité de leur mécanisme, qui permet aux constructeurs de les livrer à un prix inférieur.

Fig. 70. — Cylindre et tiroir de la machine sans condenseur (page 129.)

La machine à vapeur à haute pression, ne comportant ni condenseur ni pompe à air, est adoptée dans un grand nombre d’industries ; elle est d’une adoption forcée dans les lieux où il est impossible de se procurer la quantité d’eau nécessaire à la condensation, et quand on ne peut disposer que d’un emplacement exigu.

Dans la machine à haute pression, on supprime presque toujours le balancier. Pour transformer en mouvement circulaire, le mouvement vertical de la tige du piston, on se contente de réunir l’extrémité de la tige du piston à une bielle articulée, comme on le voit dans la figure 71. Seulement, comme la tige A du piston a besoin d’être guidée dans son mouvement pour ne pas être faussée par la résistance oblique qu’elle éprouve de la part de la bielle, on fait rouler son extrémité B entre deux coulisses E, E, de manière à la maintenir constamment en ligne droite malgré les mouvements d’élévation et d’abaissement de la bielle. Par son libre mouvement dans l’espace EE, la tige BC met en action la manivelle CD, et imprime ainsi directement à l’arbre D un mouvement continu de rotation.

Fig. 71. — Transformation du mouvement vertical de la tige du piston d’une machine sans condenseur, en mouvement circulaire, au moyen d’une bielle articulée.

Les principes sur lesquels repose le jeu de la machine à haute pression ayant été exposés plus haut, la figure 72 permettra de saisir tous les détails de son mécanisme.

A est le cylindre, ou corps de pompe, de la machine. Amenée de la chaudière dans ce cylindre, à l’aide du tuyau P, la vapeur vient y exercer sa pression sur les deux faces du piston, et une fois l’effet produit, se dégage dans l’air, à l’aide d’un long tuyau de cuivre B, qui la fait perdre au dehors. C, C, sont deux montants verticaux qui servent à guider dans son mouvement la tige du piston. K est une tige, ou bielle, qui, pourvue d’une articulation mobile à chacune de ses extrémités, transmet à la manivelle adaptée à l’arbre de la machine le mouvement du piston, et imprime à cet arbre un mouvement de rotation continu. I est une tige métallique qui fait marcher le tiroir MM ; par suite du déplacement de la plaque mobile qui parcourt l’intérieur de ce tiroir, la vapeur trouve ac-