Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/130

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le trajet de ce corps mobile fait connaître la hauteur que l’eau occupe à l’intérieur du générateur.

Les moyens précédents ne peuvent servir à prévenir l’abaissement du niveau de l’eau dans le générateur que tout autant que l’ouvrier y porte attention. Ils deviennent nécessairement inefficaces par suite de sa distraction ou de sa négligence. Aussi les chaudières sont-elles toujours munies d’un appareil nommé flotteur d’alarme, qui a pour but de réveiller l’attention du mécanicien distrait. Cet ingénieux appareil est représenté dans la figure 66.

Fig. 66. — Flotteur et sifflet d’alarme.

Un flotteur A, se trouve fixé à l’extrémité d’un levier ABC, qui est muni, à son autre extrémité, d’un contre-poids C. Lorsque le niveau de l’eau se maintient dans la chaudière à une hauteur convenable, ce flotteur tient la petite pièce conique a pressée contre l’orifice du tube vertical b, et ferme ainsi, en ce point, le générateur. Mais si, par suite d’un défaut d’alimentation de la chaudière, l’eau vient à baisser, le flotteur la suit dans son mouvement, et l’orifice a se trouve ainsi débouché ; la vapeur s’échappe donc aussitôt par l’issue que lui présente le tuyau ab. Ce jet de vapeur s’élance par l’ouverture annulaire cc, et rencontrant le timbre métallique d par son contour aigu, il le met aussitôt en vibration et fait entendre un coup de sifflet qui trahit le défaut de surveillance du chauffeur.

Ces précautions si multipliées pour entretenir d’une manière régulière et constante, l’alimentation du générateur, peuvent paraître superflues, quand on se souvient que cette alimentation se fait d’une manière continue, au moyen d’une pompe mise en mouvement par la machine elle-même, et dont les dimensions sont calculées de telle sorte qu’elle refoule dans la chaudière une quantité d’eau à peu près correspondante à celle que l’évaporation fait disparaître. Mais le jeu de cette pompe peut être sujet à quelque dérangement, et c’est afin que l’ouvrier puisse reconnaître si elle fonctionne avec la régularité nécessaire, que l’on met à sa disposition les divers moyens qui viennent d’être énumérés pour apprécier la hauteur du niveau de l’eau. Quand le mécanicien s’aperçoit que le générateur renferme une trop grande quantité d’eau, il arrête le jeu de la pompe alimentaire, soit en décrochant la tige qui la rattache au balancier, soit en fermant un robinet adapté au tuyau d’aspiration. Il rétablit le jeu de cette pompe dès que le niveau de l’eau commence à s’abaisser au-dessous de la ligne normale tracée à l’extérieur.

Nous dirons, pour terminer cette description générale de la machine à vapeur, que l’on a l’habitude d’évaluer en nombre de chevaux la puissance de ces machines. Ce moyen de mesure a été employé pour la première fois par Thomas Savery.

On a beaucoup varié sur la valeur de cette unité dynamométrique. Voici quelle est aujourd’hui, en France, sa signification précise. On dit qu’une machine à vapeur est de la force d’un cheval, lorsqu’elle est ca-