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versale. Ce léger gonflement entraîne un changement dans la courbure du tuyau, qui se redresse de plus en plus et d’une quantité sensiblement proportionnelle à la pression.
Fig. 65. — Manomètre métallique de Bourdon.
Par suite de ce redressement, l’extrémité C de la spirale se déplace, et par l’intermédiaire de la tige CD, fait mouvoir l’aiguille DEF, qui parcourt le cadran, dont la graduation a été faite de manière à représenter la pression en atmosphères et en fractions d’atmosphère.

Comme par son expansion prolongée dans un milieu chaud, le métal du tuyau courbe peut subir des modifications moléculaires capables de fausser ses indications, il est important de s’assurer de temps en temps, du bon état et de l’exacte sensibilité de cet appareil indicateur.

Tels sont les moyens de sûreté employés pour prévenir les accidents qui pourraient résulter de l’accroissement accidentel de la pression de la vapeur. Examinons maintenant les appareils mis aujourd’hui en usage pour prévenir les dangers qui résulteraient d’une interruption dans l’alimentation de la chaudière. Ces appareils sont les indicateurs du niveau de l’eau et les flotteurs.

Le plus simple et le plus utile des indicateurs du niveau de l’eau est un tube de verre vertical nommé tube-jauge, qui communique avec l’intérieur de la chaudière, et qui se trouve fixé contre ses parois à l’aide de deux tubulures de cuivre. L’eau s’élève dans l’intérieur de ce tube transparent à la même hauteur que celle qu’elle occupe dans la chaudière. Le mécanicien a, de cette manière, constamment sous les yeux la hauteur que le liquide occupe dans le générateur. On voit cet appareil dans la figure 57 (page 113), qui représente le foyer, les bouilleurs et le niveau d’eau de la chaudière d’une machine à vapeur.

Cependant, comme il est de la dernière importance que le chauffeur connaisse à chaque instant la quantité d’eau qui existe dans la chaudière, on ne se contente pas de ce premier moyen, et l’on met à sa disposition d’autres appareils destinés à lui fournir la même indication. À cet effet, deux robinets, nommés robinets-jauge, sont adaptés à la chaudière en des points peu éloignés de la position que doit avoir constamment le niveau de l’eau. Ils sont situés, l’un au-dessus, l’autre au-dessous de ce niveau ; de telle sorte qu’en ouvrant successivement ces deux robinets, le chauffeur doit voir couler de l’eau par le robinet inférieur et de la vapeur s’échapper par l’autre. Comme nous l’avons fait remarquer dans un autre chapitre (page 72), ce moyen était déjà en usage au xviiie siècle, dans la machine de Newcomen.

Le flotteur, dont l’emploi est obligatoire pour les chaudières à vapeur, est aussi d’invention ancienne. Il se compose d’un corps quelconque équilibré de manière à surnager l’eau, et qui, placé à la surface du liquide, s’élève ou s’abaisse avec lui. Le mouvement de ce flotteur est rendu sensible au dehors par une tige métallique déliée qui le surmonte verticalement, et qui traverse à frottement, la paroi supérieure de la chaudière. L’extrémité de cette tige se meut sur une échelle graduée, et permet à l’ouvrier de suivre à chaque instant le mouvement de l’eau dans l’intérieur de la chaudière.

L’exposition universelle de 1855 a fait connaître un perfectionnement ingénieux de ces flotteurs. Un aimant, fixé à l’extérieur de la chaudière sur une tige plongeant dans l’intérieur de cette chaudière et à travers ses parois, attire, selon les mouvements d’élévation ou d’abaissement de l’eau, une lame de fer qui sert de flotteur. Une échelle placée sur