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Fig. 57. — Foyer, bouilleurs et niveau d’eau de la chaudière d’une machine à vapeur.


cylindres fut changée de plusieurs manières ; les bielles, le bâti, le volant et le balancier, reçurent des dispositions qui permirent d’appliquer l’action de la vapeur à tous les usages exigés par l’industrie. Par suite de l’émulation qui s’établit à ce sujet entre nos constructeurs, chacun voulut avoir ses formes et ses dispositions particulières, et l’on vit apparaître une série nombreuse de machines, plus ou moins bien conçues, en partie originales, en partie empruntées aux constructeurs anglais.

C’est dans la période de vingt années, qui s’étend de 1832 à 1852, que l’art de construire les machines à vapeur s’établit et se naturalisa, pour ainsi dire, dans notre pays.

Il a été longtemps de tradition, en France, d’accorder à l’Angleterre le monopole de la construction des machines à vapeur. Ce temps est passé, et pour ce qui concerne la construction des appareils à vapeur, la France est aujourd’hui parfaitement au niveau de toute nation de l’Europe, quelle qu’elle soit. En dépit de notre peu d’aptitude aux grandes entreprises industrielles, malgré le prix élevé du fer et la trop longue imperfection de notre outillage, le talent de nos constructeurs, l’intelligence de nos ouvriers, ont fini par triompher de tous les obstacles ; et dès aujourd’hui, nos ateliers de construction n’ont plus rien à envier à ceux de nos voisins. Si l’Angleterre nous a depuis longtemps devancés dans cette voie ; si elle a su, par son génie mécanique et grâce à des capitaux immenses, créer cet outillage merveilleux qui forme la base de toute l’industrie de la construction des machines à vapeur, et si nous avons dû commencer par