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ASTRONOMIE.

diverses attractions planétaires, M. Bomme a fait voir clairement que cette comète n’aurait pu apparaître à notre vue dès l’année 1848. Il a fixé son retour au mois d’août 1858. Cependant, M. Bomme, faisant la part des causes de perturbations indéterminées, a reconnu dans ses calculs la possibilité d’une erreur de deux ans, en plus ou en moins. Il résulte de là que la comète de Charles-Quint, qui aurait pu apparaître au mois d’août 1856 pourrait bien se faire attendre jusqu’en août 1860. D’après les calculs de l’astronome de Middelbourg, nous avons donc encore devant nous, à partir de janvier 1858, un intervalle de deux ans et demi pendant lesquels la comète peut se montrer, sans que l’on puisse d’ailleurs fixer un jour plutôt qu’un autre pour son apparition dans cet espace de temps.

On voit suffisamment d’après cet exposé rapide de l’histoire de la comète de Charles-Quint, que lorsqu’on avait prédit pour une date et un jour fixe, c’est-à-dire pour le 13 juin 1857, la venue de cette comète, on faisait une supposition plus que gratuite. Quant à la possibilité d’un conflit quelconque entre cette comète et notre globe, comme l’astre dont il s’agit est incliné de plus de 30° sur l’écliptique et qu’il passe à une distance de sept cent mille lieues de notre globe les cœurs timides avaient de quoi se rassurer.

En 1857, pendant les préoccupations qu’entretenait dans l’esprit du public l’idée de l’apparition de la comète, on a beaucoup disserté dans les journaux de toute nature sur la question, si souvent traitée, des dangers que les comètes peuvent faire courir à notre globe, et discuté, sous bien des formes, le fait théorique de la possibilité générale du choc d’une comète contre la Terre. Dans sa belle Astronomie populaire, Arago a dit tout ce qu’il y a de plus raisonnable à avancer à cet égard, et les paroles de l’il-