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ASTRONOMIE.

et avec lui beaucoup d’autres astronomes, se fondèrent pour annoncer son retour vers 1848.

Dans la première quinzaine de février 1848, le bruit se répandit que M. Hind, astronome de Londres, avait découvert la comète de Charles-Quint dans le pied occidental du Serpentaire. On prétendit ensuite qu’elle avait été aperçue le 10 février dans la Voie lactée, tout près de la Queue du serpent ; plus tard enfin c’est dans les Genoux d’Antinoüs qu’on assurait l’avoir vue. Cependant tous ces bruits furent reconnus sans fondement et il fut établi que la comète annoncée pour 1848 n’avait fait son apparition nulle part.

Cette défection de l’astre depuis si longtemps attendu était un fait trop important pour que les astronomes ne s’en préoccupassent point d’une manière sérieuse. Dès la fin de l’année 1848, des recherches furent entreprises pour découvrir les causes de ce retard, et fixer avec toute précision l’orbite de la comète de Charles-Quint. Un astronome hollandais, M. Bomme, de Middelbourg, en Zélande, reconnut le premier que, dans la détermination de l’orbite de cette comète, que l’on avait fixée à 292 ans, on n’avait pas tenu compte des perturbations qu’elle avait subies dans sa marche depuis 1264, et plus récemment depuis 1556. M. Bomme entreprit courageusement le grand travail qui consistait à recommencer toutes les opérations faites précédemment sur l’identité des deux comètes de 1264 et de 1556, sur les attractions de cette comète par les quatre grands corps célestes Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, et même par les autres planètes Mars, la Terre et Vénus. Ces calculs, d’une complication effrayante, furent, en peu de temps, menés à bon terme par l’astronome hollandais.

En rectifiant les principales données admises jusqu’à ce jour sur la comète de Charles-Quint, et tenant rigoureusement compte des perturbations que lui font éprouver les