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ASTRONOMIE.

sait même les limites calculées par cet illustre philosophe.

Le bel exemple donné par la France au XVIIIe siècle fut suivi par toutes les nations éclairées qui s’efforcèrent de concourir à la détermination exacte des dimensions du globe terrestre. Plusieurs gouvernements firent mesurer des arcs de méridien ; mais la longueur de ces arcs était souvent peu considérable en raison de la médiocre étendue des pays où s’accomplissaient ces travaux. Dans le commencement du siècle actuel notre gouvernement fit exécuter la grande méridienne de France, entre Dunkerque et Formentera, île de la Méditerranée, près des côtes d’Espagne. Due aux travaux de Delambre Méchain, Biot et Arago cette œuvre dépassait en étendue et en précision tous les travaux analogues entrepris jusque-là.

En 1837 et 1840, l’astronome allemand Bessel entreprit un nouveau calcul des dimensions du sphéroïde terrestre en réunissant les différents résultats des mesures méridiennes que l’on possédait alors. Les éléments dont il disposait étaient les suivants : l’arc de l’équateur déterminé au XVIIIe siècle par les académiciens français et dont la longueur était de 3° 7′ ; - le petit arc des Indes orientales, longueur l° 35′ ; le grand arc des Indes, longueur 15° 58′ ; l’arc de France, 12° 22′ ; l’arc d’Angleterre, 2° 52′ ; l’arc hanovrien, 2° l′ ; l’arc danois, 1° 32′ ; l’arc de Prusse, 1° 30′ ; l’arc de Russie 8° 2′ ; enfin l’arc suédois ou du cercle polaire, 1° 37′. La somme totale des arcs employés par Bessel s’élevait à 50° 34′. Situés sous des longitudes bien différentes ils s’étendaient en latitude depuis -3° 5′ jusqu’à 67° 9′.

Depuis l’année 1840 époque à laquelle Bessel exécuta son calcul des dimensions du sphéroïde terrestre jusqu’à l’époque actuelle on a porté à une étendue plus considérable le grand arc des Indes, l’arc d’Angleterre et celui de