mense sur un chemin de fer ne l’est de la rencontre d’une mouche. »
Dans un premier travail, M. Babinet avait déclaré que ces astres en général ne sont que des riens visibles. Le mot a eu du succès parce qu’il était heureux et juste. Ainsi encouragé, M. Babinet a voulu aller plus loin encore, et prouver que les comètes sont moins que rien. Nous allons donner une idée du moyen ingénieux de comparaison et de déductions employé par M. Babinet pour justifier cette proposition.
M. Babinet s’est proposé d’établir ce fait, que nous énoncerons d’avance pour en donner ensuite la démonstration présentée par ce physicien :
1o Une lame d’air de 1 millimètre seulement d’épaisseur, transportée dans la région parcourue par une comète et éclairée par le Soleil, serait beaucoup plus brillante que la comète.
2o Une comète aussi grosse que la Terre ne pèse pas plus de 30 000 kilogrammes c’est-à-dire pas plus que ne pèsent 30 mètres cubes d’eau.
Pour arriver à démontrer ces curieuses propositions, M. Babinet part de ce fait fondamental bien constaté par des observations répétées que l’interposition d’une comète n’arrête point la lumière des étoiles et qu’à travers sa masse les étoiles de dixième et onzième grandeur, et même au-dessous, sont vues sans aucune déperdition de leur éclat.
Parmi les observateurs qui ont fréquemment constaté ce fait optique, se trouvent MM. Herschell, Piazzi, Bessel Struve et Hind. La comète de 1828, par exemple, formait un globe d’environ 125 000 lieues de diamètre et M. Struve vit au travers de sa partie centrale une étoile de onzième grandeur sans que l’on pût noter une diminution dans l’éclat lumineux de cette étoile. Ainsi l’interposition d’une comète éclairée par le soleil n’affaiblit pas