faste qui manquait à la cour un peu provinciale des archiducs
Albert et Isabelle, il le trouvait et en jouissait
largement chez Charles Ier. Son rêve de vie princière
devenait une réalité ; ses aspirations les plus intimes
prenaient forme. L’œuvre d’un Léonard de Vinci n’a-t-il
pas été réalisé dans le décor brillant des cours italiennes ?
En conduisant Van Dyck en Angleterre, le destin lui
assignait une tâche glorieuse. Nous verrons avec quel
bonheur il sut la remplir.
XI — Les portraits anglais.
En moins de dix ans — depuis le jour de son arrivée à Londres jusqu’au moment de sa mort — Van Dyck peignit environ trois cent cinquante tableaux ! Près de cent maisons anglaises montrent avec orgueil quelques-unes — parfois une collection — de ses œuvres. À Windsor, dans les galeries Clarendon, Bedford, Petworth, Bothwell-Castle, etc., un monde revit, comme à Gênes, Trente-huit portraits de Charles Ier, dont sept équestres, trente-cinq portraits de la reine Henriette, d’innombrables effigies d’enfants royaux (Windsor, National Gallery, Louvre, Dresde, Saint-Pétersbourg, Turin, Berlin), attestent l’appel incessant que le roi faisait au génie de son peintre. La cour de White-Hall imite le monarque. Avec une aisance, une pénétration admirables, le maître fixe l’éblouissante figuration groupée autour du trône des