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VAN DYCK.

résume, perpétue et renouvelle leur génie. L’Italie princière le comprit avec une merveilleuse spontanéité. De ce débutant qui n’avait point vingt-cinq ans, elle n’hésita pas à faire son portraitiste d’élection. Van Dyck retourna à Rome, et c’est alors sans doute, sous l’émotion de son séjour à Venise, qu’il peignit l’admirable portrait du cardinal Bentivoglio. Il se rendit ensuite à Turin, où il exécuta les beaux portraits de la famille de Savoie. Après Turin il regagna Gènes. Il y fut reçu à bras ouverts. L’aristocratie génoise adopta ce jeune homme de génie, ne le laissa point partir qu’il n’eût fixé son image en des toiles immortelles. Seigneurs et belles patriciennes se le disputaient. La chronique, peu indulgente, raconte que les dames s’exaltaient outre mesure pour son art et sa beauté. Dédaignons ces récits. Van Dyck trouva le temps d’exécuter un nombre prodigieux de tableaux et de portraits — voilà qui est sûr. Un ancien guide génois signale de lui quarante-cinq toiles figurant dans les collections particulières ! À Venise, le destin lui laissa quelque loisir pour méditer devant des chefs-d’œuvre ; à Gênes, où n’avait fleuri aucune école de peinture, il eut pour mission d’enrichir les palais d’un trésor à jamais glorieux et d’enfanter lui-même des chefs-d’œuvre, sans relâche.


VI. — Les œuvres de la période italienne.

Qui n’a point présentes à la mémoire les fières et nerveuses images conservées dans les palazzi génois ? Plu-