Page:Fierens-Gevaert - Van Dyck, Laurens.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
VAN DYCK.

de Rome, mais par tous les sculpteurs italiens, uniquement, sans doute, parce qu’il avait du génie. Les conseils de ce maître furent sûrement précieux à Van Dyck. Duquesnoy — secondé par le Poussin à qui le liait la plus vive affection — tentait de réagir contre les excès du baroque. Aussi Van Dyck dut-il peut-être à ce compatriote de garder son sang-froid parmi les novateurs, tout en les admirant. En tout cas, il étudia Raphaël dont il devait se souvenir dans ses Madones et ses Saintes Familles. Le respect du passé tempérait ainsi les séductions du présent.

Nous retrouvons ensuite Van Dyck à Florence, à Bologne — foyer de l’éclectisme pictural, — à Mantoue, à Palerme, à Naples. C’est ici qu’il faut placer l’épisode que Mariette raconte dans son Abecedario en ces termes : « J’ai trouvé écrit aux marges de mon exemplaire de « l’Académie des sciences et des arts » d’Isaac Bullart, à l’article Van Dyck, que ce grand artiste ayant quitté la Sicile sans avoir eu la précaution de se munir d’un bulletin de santé, fut arrêté sur les côtes du royaume de Naples et condamné aux galères, où, s’étant fait connaître pour ce qu’il était avant que d’être mis à la chaîne, il fit quelques portraits si beaux, qu’ils lui valurent la liberté. Le vice-roi de Naples se le fit amener, lui fit accueil, l’employa quelque temps et lui permit de continuer sa route… » On ne sait trop ce qu’il y a de vrai dans ce récit. Nous ne le discuterons pas. Nous suivrons plutôt Van Dyck à Venise.

Ici l’arrêt fut plus long. Les peintres anversois du