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VAN DYCK.

colossaux sculptés pour les piliers de Saint-Pierre. Le XVIIe siècle a l’apanage du maniérisme et de la pompe. Van Dyck n’y échappera pas. Les contours arrondis des nus, la féminité de l’expression, le dessin volant des draperies vont caractériser ses grandes compositions. Quels sont, au surplus, les mérites indiscutables du style proprement berninesque ? Une haute perfection dans le portrait et une délicatesse extrême dans la représentation des figures d’enfants. Un autre peintre les a-t-il jamais possédées au même degré que Van Dyck ? Et si le grand disciple de Rubens s’abandonne trop volontiers au goût contemporain des élégances recherchées, ne nous en plaignons pas. C’est par là plus tard qu’il touchera les nouvelles générations et qu’il inspirera la peinture française du XVIIIe siècle.

Le premier séjour que le jeune peintre fit à Gênes fut sans doute, contrairement à la croyance générale, d’assez courte durée. Il devait avoir hâte de visiter Rome et Venise où l’attendaient, ici les merveilles du passé, là les luttes du présent.

Bellori nous a laissé sur son séjour dans la Ville éternelle des renseignements que personne ne songe à mettre en doute, bien qu’ils aient été recueillis vingt ans après la mort de l’artiste. Van Dyck, pour se faire remarquer dans la rue, portait, dit-il, une plume au chapeau, une chaîne d’or au cou et se faisait escorter d’une suite de serviteurs. Cette mode devait être assez générale. L’écrivain s’en étonne pourtant. Rome entière, s’il faut en croire Bellori,