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VAN DYCK.

convenir, elle (la comtesse) a répondu que c’était un portrait de famille qu’elle retirait. En effet, les Dubarri se prétendent parents de la maison des Stuarts. »

La royale comtesse, en tout cas, payait assez cher son amour de la famille et son « goût pour les arts ». Le Louvre lui doit quelque reconnaissance. Sans elle, c’est l’Ermitage sans doute qui posséderait aujourd’hui le Carolus 1° rex magnœ Britanniœ, l’un des plus beaux portraits du monde.

Il faut ne point saisir la part créatrice de Van Dyck, n’avoir point observé dans ses ramifications diverses l’histoire de l’art en Europe depuis le commencement du XVIIe siècle, pour soutenir que le grand portraitiste flamand eût accompli une destinée plus illustre, vécu une existence plus féconde en ne quittant point sa patrie. Est-il moins flamand, après tout, pour avoir séjourné à Londres ? Est-il moins original pour avoir résumé les découvertes de ses maîtres et de ses contemporains avant d’avoir exprimé sa propre poésie ? Son art séducteur fut accueilli avec empressement à l’étranger, alors que l’inspiration épique de Rubens était souvent négligée ou incomprise. Et peut-on vraiment souhaiter une mission plus rare à Van Dyck, que celle d’avoir engendré une lignée de maîtres magnifiques chez deux peuples différents ?

Notre admiration et notre respect pour l’illustre maître d’autrefois dominent dorénavant les incertitudes de la