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VAN DYCK.

ne pouvait posséder de trésor plus précieux. Les portraits de ses amis décoraient le salon de sa maison de campagne ; celui du maître anversois occupait la place d’honneur.

Interprété ensuite de façons diverses, non point contesté mais trop souvent jugé avec une sympathie banale, le génie de Van Dyck, malgré tout, est resté très près de nos cœurs. Des chefs-d’œuvre comme les Trois têtes de Charles Ier et le Roi à la chasse portent en eux des vertus indestructibles. Ils peuvent rester inaperçus pendant une ou deux générations. Artistes, érudits, public y reviennent tôt ou tard. Qui ne sortira émerveillé de la « salle Van Dyck » du Louvre ? Bien qu’elle contienne quelques beaux portraits exécutés par d’autres maîtres, — le Louis XIII couronné par la Victoire et surtout le souple et vivant Richelieu de Philippe de Champaigne — c’est tout de même Van Dyck avec son Charles Ier et son Moncade qui reste, dans cette assemblée de portraitistes, le roi incontesté, le maître des maîtres.

Nous nous flattons d’être les premiers à rendre justice au cavalier d’Anvers. Presque toutes ses œuvres du Louvre proviennent de Versailles ou de la petite galerie du Luxembourg. Leur nombre respectable dit la faveur qui entourait les Van Dyck au XVIIe et au XVIIIe siècle. Qu’on me permette encore quelques lignes à ce propos avant de fermer ce vade mecum. Si la Cour de France, trop accessible aux avis intéressés, négligea d’employer Van Dyck, elle devait, aussitôt l’artiste mort, faire amende plus qu’honorable en se disputant ses œuvres. Nous avons vu