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VAN DYCK.

XVIIIe siècle. Ces peintres obscurs maintinrent une tradition qui ne s’anima d’un souffle national qu’avec Reynolds et Gainsborough.

Reynolds admirait profondément Van Dyck. Cette admiration pourtant va moins loin que ne le supposent certains historiens : Michiels, Fromentin, Guiffrey. Dans ses Discours, le grand peintre anglais met l’école romaine au-dessus des écoles flamande et vénitienne, parce qu’elle a mieux compris le grand style ; il reproche au Tintoret, à Paul Véronèse — et implicitement à Van Dyck — leur manière théâtrale ; il lui arrive même de faire des réserves sur le coloris du portraitiste anversois, « froid ou bien désagréable à force d’être rouge ». Il est vrai que, dans son Voyage en Flandre et en Hollande, il décrit avec enthousiasme les œuvres religieuses du maître ; nous avons vu ce qu’il pensait du tableau de Malines. Sa charmante lettre au Paresseux mentionne en outre un portrait de Charles Ier en pied par Van Dyck, qu’il distingue « comme une parfaite représentation du caractère ainsi que de la figure de ce prince ».

C’est par ses œuvres surtout que Reynolds trahit son admiration pour Van Dyck. Si le grand disciple anglais approfondit mieux les caractères locaux de ses modèles, si parfois aussi il nous découvre un souci ethnique plus moderne, ses portraits ont tous un air d’apparat emprunté à ceux de l’artiste flamand ; ses enfants et ses figures équestres rappellent les plus illustres peintures du maître anversois.