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VAN DYCK.

souvent cite a été recueilli par de Piles, Van Dyck ébauchait parfois ses portraits avant de dessiner sur papier la taille et les habits de son modèle. « Il donnait ce dessin, lisons-nous dans de Piles, à d’habiles gens qu’il avait chez lui, pour le peindre d’après les habits mêmes que les personnes avaient envoyés exprès à la prière de Van Dyck. Les élèves ayant fait d’après nature ce qu’ils pouvaient aux draperies, il passait légèrement dessus, et y mettait en très peu de temps, par son intelligence, l’art et la vérité que nous y admirons. » Jabach assure en outre que Van Dyck travaillait à plusieurs portraits en un jour avec une vitesse extraordinaire. Descamps dit « que le maître commençait à peindre une tête le matin, qu’il retenait à dîner la personne qui se faisait peindre et qu’après le dîner il la finissait ». Quelques contradictions se rencontrent dans ces divers renseignements, mais les historiographes sont d’accord sur la fécondité surprenante du maître. L’œuvre de Van Dyck, créée dans la vigueur souriante d’une nature toujours juvénile, était du reste la meilleure preuve que l’artiste pût fournir de ses inépuisables ressources techniques.

Van Dyck au surplus se préoccupait beaucoup de la qualité de ses couleurs ; il préparait lui-même ses toiles et essayait constamment de perfectionner les procédés en usage. Il attachait une importance méticuleuse au choix de son huile. C’est ce qui explique sans doute, outre l’emploi des grisailles et des glacis, la très particulière