ment riches de dons divers ; ils pouvaient se prêter sans s’appauvrir.
Van Dyck se servait d’une matière de plus en plus délicate. Sa couleur était devenue de plus en plus mince, et l’on se demande comment il réussissait à indiquer les reliefs arrondis des mains ou les méplats du visage comme dans le portrait de John et Bernhardt Stuart, par exemple (collection du comte Darnley), où les tons perlés et transparents sont posés sur un fond de grisaille. La toile apparaît presque toujours sous la pâte, dans les portraits anglais. Voyez les Trois têtes de Charles Ier, le Vicomte Grandison (collection Jacoh Herzog, Vienne), Lord Digby et lord William (collection Spencer Althorp), et surtout, à Windsor, les prodigieux bustes du poète Carew et de l’acteur Killigrew. Le maître s’éloigne des procédés contemporains et revient à la facture des gothiques qui toujours usaient de la grisaille et des glacis ; mais la résonance de son coloris reste très chaude et dénonce l’école d’Anvers. Les tons les plus vifs s’assemblent ; en distribuant de légers empâtements dans les étoffes, Van Dyck, de-ci de-là, ajoute encore de fines étincelles. Autour des figures flotte une pénombre caressante, insaisissable, rompue par la lumière dorée qui semble s’échapper des visages. Est-il possible, à ce point de vue, de rêver, d’imaginer une œuvre plus harmonieuse que le portrait du séduisant et énigmatique Lord Wharton, cet inappréciable joyau de l’Ermitage ? Le gris bruni du pourpoint se prolonge dans la draperie du