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XXVlll

Joachim Patinir.

Le nom de Patinir — ou Palenier, ou encore Paliniers, — doit quelque popularité à l'honneur, manifestement exagéré, que l'on attribuait jadis à ce maître, d'être le créa- teur du paysage. Né à Dinant en 1483, Patinir mourut à Anvers le 5 octobre i5z4. Il a très probablement travaillé à Bruges, avant d'obtenir, en i3i5, la maîtrise à Anvers ; on croit qu'il fut, dans la vieille capitale des Flandres, l'élève de Gérard David et certains même ont pensé qu'il avait peint le beau paysage du Baptême du Christ conservé au Musée de Bruges (i). Mais les paysages de David, très précis, où les rochers et les arbres s'individualisent avec une énergie parfois digne de Van Eyck, sont fort différents de ceux du maître dinantais.

Patinir épousa en premières noces une fille du peintre Edouard Buyst de Termonde, Francisca, qui lui donna deux filles, Brigitta et Anna. Le 3i mars \5zo il achetait une maison à Anvers et le 3 mai, il épousait en secondes noces Jeanne Noyts, de laquelle il eut une fille. Quand Durer visita Anvers en 1 321, il se lia d'amitié avec Joachim et le grand maître allemand assista au mariage du peintre mosan avec Jeanne Noyts. Durer emprunta des couleurs à Joachim et... un élève à qui il envoya des gravures, comme à Patinir. A deux reprises, l'illustre Nurembergeois fit le portrait du maître dinan- tais qu'il appela « den guten Landschaflsmaler » et il lui fit don du dessin de plusieurs

(t) Voir notre reproduction, planche CXV.