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LES PRIMITIFS FLAMANDS

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Flandre (1469-1544) conservé au Louvre. D'un côté est le portrait du chancelier nu-tête, les mains jointes (les merveilleuses mains!); de l'autre la représentation de Marie avec l'enfant, signée Jobannus Melbodie pingebal. Une inscription au revers de la Madone porte la date de 1517. Le Saint Donatien du Musée de Tournai (Fig. CLVI) passe pour être le même Jehan Carondelet, mais nous ne trouvons pas que la ressemblance s'impose. Donatien est représenté avec la mître, une chape brodée et emperlée, la croÏK archiépiscopale et la roue qui rappelle la légende de son sauvetage miraculeux- Il ramène la pensée au saint Donatien que van Eyck peignit auprès de la Madone du chanoine van der Paele et la splendeur de la bille de chape, des perles et des pierres précieuses, ne contrarie point le rapprochement. Il est évident que Gossart reste un admirateur de nos quattrocentistes ; son portrait si simple et si religieux de Carondelet au Louvre en témoigne aatant que le Saint Donatien de Tournai. Mais ces deux œuvres disent aussi à quel point il a rompu avec les traditions techniques du XV' siècle et comment, par sa manière d'adoucir les contours, de bislrer délicatement les ombres, il s'efforce d'assouplir la facture de ses grands prédécesseurs.

En i52i le maître aurait peint une Descente de croix qui fut naguère dans la collection Solly de Londres et qui est signée JOANES MALBODI PINGEBAT i52i ; Van Mander signale une oeuvre de Gossart que possédait un H. Magnus, de Deift, et qui représentait, comme le tableau de la galerie Solly, une Descente de croix avec quinze grandes figures. Les commandes ne manquaient pas au grand italianisant. En i523 Marguerite d'Autriche l'appelle pour des travaux de restauration ; ceux-ci durèrent quinze jours et le reçu de « Jean Gossart dit de Maubeuge » porte que la Régente lui fit remettre quarante livres « pour avoir peint et racousté plusieurs riches et exquises pièces de peintures étant en son cabinet en ceste ville de Malines ■>. Gossart peignit-il le portrait de Marguerite? Vraisemblablement. La Régente, croit-on, l'employa en outre à peindre à Malines la composition — hélas ! méconnaissable, — qui représente au musée de cette ville les membres du Grand-Conseil des Pays-Ras. (1)

Autant que nous pouvons en juger, la période où nous voici fut particulière- ment féconde tant en compositions profanes que religieuses. L'Hercule terrassant un ennemi, devant un édifice greco-romain (coll. Miethkc, Vienne), est signé... NES MALBODI VS PINXIT iSzS. Gossart mit plusieurs fois en scène le fils d'AIcmène; la collection Richmond possède un tableau non daté figurant Hercule et Ompbale, et un inventaire anversois de i385 mentionne un Hercule, portant la date de i53o, qui appartenait à un collectionneur appelé Bonaventura Michaeli. La Lucrèce à mi-corps

(1) Serait plutôt utu ueuvie de Jean Schoef ou Schooff, peintre de Malina. Une réplique (ptut-^^lrc l« woOl» ?) 4* c«:u

composition existe au Musée de Bruxelles, N*' 7^^'