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XXVI

Gossart dit Jean de Mabuse.

« Le premier qui partit fut Mabuse vers i5o8 ».

L'autorité de Fromentin a maintenu la croyance que Gossart, le premier, s'imprégna de l'idéal italien. D'autres pourtant étaient partis avant lui et l'italianisme avait pénétré l'art flamand avant cette date de t5o8, toujours citée. Faut-il rappeler les Madones à la guirlande attribuées à Memlinc, les amorini et les décorations mantegnesques de Gérard David, les architectures méridionales d'Albert Bouts, les fonds de paysages alpestres aux perspectives bleuâtres empruntés aux maîtres lombards dès la fin du XV' siècle, enfin le portique brunellescien, les types raphaëlesques introduits par Metsys dans une oeuvre qu'il achève en iSoç, l'année où Mabuse rentre d'Italie? La nécessité de s'assimiler l'esthétique nouvelle s'était imposée au peintre de la Légende de sainte Anne. Il n'en prit qu'à la mesure de son sentiment. Gossart consentit à tout absorber et c'est pourquoi la date de son voyage en Italie est tenue, non sans quelque raison, pour un terme fatidique. On sait de quels péchés la critique a chargé les matires flamands qui se tournèrent vers Rome, Florence, Milan et dans la suite vers Parme et Venise. Sachons reconnaître à quel point le nouvel idéal était devenu inévitable. Le dernier biographe de Mabuse. M. Maurice Gossart (i), condamne sé\>èremcnt ce renie- ment du génie national. Mais une préface de M. Gossez, publiée en tête du même

I i) Jcjn Gossart Je Maubtugt, sa fie et son <xuert, d'aprit (<* <icniUr«t r«cA«rcb«s (i ta Jaomtstlt titiéiU. Édition im • Beffroi *. Lille, 1903.