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LES PRiniTIPS FLAMANDS I99

Radncr h Longford Castle. L'œuvre fui envoyée & l'exposilion de la Royal Academy de 1873 sous le nom de Holbein ; elle fui reconnue par M. Wornunt comme élanl l'effigie du secrétaire anversois peinte par Metsys. ^gidius tient dans la main une lettre autographe de Morus au sujet de laquelle le chancelier d'Angleterre dit dans sa lettre du 6 octobre : « Notre ami Quentin est non seulement admirable pour l'exprès^ sion, mais il parait qu'il est surtout un habile faussaire; car il a imité avec tant de justesse les caractères d'une lettre que je l'ai écrite que moi-même je ne pourrais plus en faire autant. C'est pourquoi je le prie de me renvoyer la lettre si loi ou Quentin ne la gardez pas pour vous en servir au besoin. Placée à côté du tableau, elle doublera le prodige. Si elle n'existe plus ou si elle peut vous être utile, j'essaierai à mon tour de contrefaire le contrefacteur (1) ». On voit que Metsys ne reculait devant aucune prouesse technique. — L'original de VErasme écrivant serait conservé dans la collection Stroganoff de Rome (2); il en existe de vieilles copies à Amster- dam et à Hampton Court.

L'impitoyable et convaincante satire qu'est VÉloge de la folie aurait, suivant certains, incité Metsys à peindre ses œuvres profanes. Quentin devait ainsi i Erasme une part de son inspiration. Nous n'y contredirons point. Mais il paraît établi 'que la vulgarisation des amusants sujets traités par Metsys, Jean Prévost, Marinus de Roymer- svDael, Van Hemessen tels que : <' Un vieillard amoureux d'une jeune femme qui lui vole sa bourse », « Un jeune homme avec une vieille femme » etc., est due au maître graveur dit du Cabinet d'Amsterdam ou de 1480. En outre, pour certains critiques V^mour inégal de la collection Pourtalès est le seul tableau de genre que l'on puisse main- tenir au catalogue de Metsys. Ce petit conte moral mettant en scène le barbon et la fille folle, est peint avec la délicatesse extrême des dernières Madones du maître. On attribue également à Metsys les Comptables conservés à Windsor et à Munich et le célèbre et chatoyant tableau du Louvre le Banquier et sa femme. Mais la paternité de ces œuvres doit être restituée, semble-t-il, soit à Marinus de Roymerswael (surtout celle du tableau de Windsor), soit même au fils de Quentin, Jean Metsys.

Erasme et Morus ne furent pas les seuls grands hommes de la Renaissance que connut Metsys. Le maître anversois reçut la visite d'Albert Durer en \5iO. A cette époque Quentin travaillait avec deux cent cinquante autres peintres aux décors exécutés à l'occasion de la Joyeuse Entrée de Charles-Quint à Anvers. Un an auparavant (z9 juillet 1519) le peintre de la Légende de sainte Anne avait acheté une maison dans

(■) Cf. V*N EviN, p. Ml. (1) Suivani M. BuiDiua.