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LES PKIMITIFS FLAMANDS

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médaillons évoquent la vie de Marie : la Circoncision, la Fuite en Egypte, Jésus parmi les docteurs, le Portement de Croix, le Crucifiement, la Mise au Tombeau. La beaulé tragique de la scène centrale, l'attitude si vraie de Marie, le naturalisme du corps de Jésus, le paysage et enfin une certaine couleur (le grit violacé) dont Metsys usa parfois avec quelque abus, permettent de soutenir l'attribution au grand artiste. La présence, dans cette œuvre pathétique, de deux petits personnages satis- faisant un besoin, avait fait songer à Palcnier que van Mander appelle « un franc- libertin ». Mais au début de sa carrière, Quentin a pu très bien se laisser aller i une plaisanterie de çc genre. Il est regrettable que cette Vierge des Sept Douleurs soit ruinée par les repeints, ce qui interdit toute étude sérieuse.

L'œuvre vaut par ses qualités dramatiques. Le génie de Metsys semble s'être de bonne heure attaché à l'étude des expressions douloureuses, à la traduction des nuances les plus émouvantes de la tristesse. En cela, il s'affirmait le continuateur de Roger van der Weyden. La série de Calvaires, qu'on lui attribue, s'apparente par la qualité émotive à la Vierge des Sept Douleurs de Bruxelles. Le plus important de ces Calvaires, et peut-être le plus ancien, est celui de la collection Mayer-van den Bcrgh, d'Anvers. Par la technique l'œuvre se place entre le Salvator mundi et \"Ense~ velissement. Les autres tableaux de ce groupe sont conservés dans la galerie du prince de Liechtenstein, à la National Gallery et au Louvre (i). Le prototype des Calvaires doit dater des premières années du XVI* siècle. C'est avant i5o4 aussi que matire Quentin aurait peint le grand retable de Valladolid (2"*, 80 de large sur z",2o de haut) découvert par M. Justi et représentant extérieurement la Messe de saint Grégoire, intérieurement la !Nativité et V^Adoration des Mages. Une inscription en castillan dit que « le licencié Gonsalo Gonéalès de Yllescas, membre du conseil de Ferdinand et Isabelle, et sa femme Dona Marina de Estrada sont les fondateurs de la chapelle et qu'ils ont fait exécuter à... (le nom du lieu a disparu) le présent tableau (2) ». Des sculptures retracent la légende de Sainl-Jean-Baptiste. Quant aux peintures, elles ne sont pas d'un maître qui domine tous les éléments de son inspiration, et c'est de l'école de Harlem, cette fois, — notamment de la J^ativité de Gérard de Saint-Jean — que le peintre se souvient visiblement.

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( i) Forntnbtrjj mentionne une PItia de Metiyi, qui avait orné l'oratoire de l'archiduc Albert, où l'o» «oyait W Chrid aur Ici genoux de la Vierge, environnée de aaini Jean et dea Marica en pleura. Fornenberj; vante le d«*ain (ctum (t k iclatanl de cette oeuvre qu'il restaura t\\ t6Si-i6Si- C\- Htmani : Quentin Mets\)t. Cuiell» de» BMui-frta, 3 art. iSM, I. J7 tt M. Tnr tri>i attribuée à 'Quentin Metsyilfet [appartenant à la collection Ch.-L, Cardon a [iguti i rEiposilioii 4* la T«MMI 4'«r

(a) Cf. HTHAxa, art. cil.