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LES PHIMITTFS PLAMANDS

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Erasme qui connurent le grand pcinlre flamand l'appellent maître Quentin, ou Quentin tout court. Les publications contemporaines n'emploient point son nom patronymique et même l'obiluaire de Notre-Dame dit simplement « maître Quentin ». Une ordon- nance du magistrat d'Anvers relative à l'inhumation dit encore, à la date du 24 novem- bre 1589 : De oude meester Çuintyn. C'est Dominique Lampsonius, le peintre-poile, qui, le premier, en 1672, désigne l'artiste par son nom de famille.

Où Quentin Metsys est-il né ? L'archiviste van Even a exposé très nettement la question et il est fort difficile de ne point admettre ses conclusions : Quentin Metsyt, fils de Josse Metsys, ferronnier, et de Catherine van Kinckem, est né à Louvain en 1466. Guichardin l'appelle d'ailleurs Quiniin de Louvain. Le célèbre « patritio poren- tino », vivant à Anvers une vingtaine d'années seulement après la mort du maître, avait pu aisément se renseigner sur le lieu de naissance de Metsys « le grand maître en figures », duquel, dit-il, « entre autres ses ouvrages on voit le beau tableau de Nostre-Seigneur posé en l'église Nostre-Dame en cesle ville (1) ». Pierre Opmeer et Molanus partagent l'opinion de Guichardin. L'hypothèse qu'Anvers aurait bien pu être le berceau de Metsys apparaît chez Fickaert (1648) et se retrouve chez Alexandre van Forncnbcrg (i65i). — Bullaert (1675) et Descamps (1754J ne doutent plus de l'origine anversoise du maître et c'est en 1846 seulement que les faits furent rétablis par une brochure de van Even. Celle-ci souleva de vives polémiques mais la quasi-certitude qu'elle apportait a fini par s'imposer et les droits de Louvain ne paraissent plus guère discutables.

A la date du 10 septembre 1494, Quentin déclara devant les échevins qu'il était âgé de vingt-huit ans passés, ce qui permet de fixer sa naissance à l'année 1466. Son père était étranger à la ville, mais il y était établi depuis 14S7. Du mariage de Josse Metsys et Catherine van Kinckem naquirent quatre enfants. Josse l'aîné reçut le prénom du père ; Quentin reçut le nom du patron de l'une des cinq églises parois- siales de Louvain. Le milieu louvaniste était très favorable à l'éclosion du génie artis- tique. De nombreux artistes, et surtout des ouvriers d'art, vivaient et travaillaient dans la vieille cité. Le père de Metsys fut, semble-t-il, l'un des plus brillants. Son mérite artistique est reconnu officiellement dans les actes « overmidts synre cunsten willen » ; tout comme les Thierry Bouts et les Mathieu de Layens, il accompagnait les processions du Saint-Sacrement et de la Kermesse et recevait un pot de vin, la cérémonie terminée. Il exécuta des travaux pour l'Hôtel de ville : serrures, charnières, girandoles et forgea! en 1476, d'après les dessins de l'architecte Mathieu de Layens, la balut-

(1) GuicciAiiDiiii (Mcuirc Lu<iovico) DcKrfpNm d< l«w In Pa^t-'B—, rtc. Anttn %5tj, p. i5i.