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6 ADDITIONS ET CORRECTIONS

les prophètes relèvent la draperie sur le côté fait songer à une mise en scène empruntée aux mystères comme la lumière de la JSalivité de Florence. — Une Adoration des Mages de la galerie Liechtenstein est attribuée par certains à Hugo. A Munich et à Berlin sont des Adoration des Mages répétant des originaux perdus de van der Goes et disant à quel point Gérard David s'inspira des inventions du maître de Rouge-Cloître. Pour celle de Munich, voyez notre ch. XVII, p. 145 Page 107. — M. de Ceuleneer a publié un important travail sur Justus de Gand (Verslagen en mededeelingen der K- yiaamsche Académie^ Gand 1910) puis en français dans les Arts anciens de Flandre (t. V , fasc. II.)

Comme nous l'avons dit on a indentifié Giusto da Guanto \Justus de Gand) avec Joos (non Joost) van Wassenhove, né entre 1430 et 1435. Cet artiste fut reçu dans la Gilde d'Anvers en 1460, puis dans la Gilde de Gand le 6 octobre 1464. Il exécuta des travaux décoratifs avec H. van der Goes à l'occasion de la réception d'un cardinal-légat envoyé par le pape. Un document découvert à l'église St-Michel de Gand nous apprend que la famille van der Sikkel (une des plus riches de la ville) prêta ao florins de gros à Joos van Wassenhove pour qu'il piit se rendre à Rome, et l'argent fut avancé à Joos par Hugo van der Goes qui habitait une maison des van der Sikkel. C'est entre 1468 et 1470 (et non en 1474) que maître Joos entreprit son voyage. En 1470 il arrivait à Urbin, appelé par le célèbre Frédéric de Montefeltre qui voulait lui faire exécuter d'abord des portraits de grands hommes pour son studio ou studiolo. Il se mit sans doute tout de suite à l'oeuvre ; mais pour des raisons que nous ignorons il acheva d'abord un autre travail : la Cène, qu'il peignit pour la confrérie du Corpus Domini (v. notre description p. 106). Paolo Ucello en avait déjà exécuté la prédelle et le retable avait été commandé tout d'abord à Piero dei Franceschi qui séjourna même à Urbin pour cet objet en 146g aux frais de la confrérie. Alais on ne s'entendit pas. La confrérie fit alors appel à Joos qui peignit la Cène de 1472 h 1474 ; elle lui fut payée 3oo ducats.

La Cène terminée Justus se remit sans doute à l'exécution des portraits. (Cf. 'W. Bombe. Justus van Genl in Vrhino : das Studio und die Bibliothek des "Herzogs Federigo da Montefeltre. ■ — Mitheilungen des Kunsthistorischen Instituts in Florenz, Berlin tçog). Quatorze sont à Rome, notam- ment le portrait de Frédéric avec son fils Guidobaldo (Galerie Barberini!, quatorze autres sont au Louvre. Ces vingt-huit portraits, effigies de philosophes, pères de l'église, lettrés, etc., étaient posés sur deux rangs dans le studio, les chrétiens au-dessus des païens. Raphaël les aurait étudiés : il se peut que son père Giovanni Santi (qui se montre très infuencé par Joos dans sa Piéta de la galerie d'Urbin) ait aidé Justus dans l'exécution de ces portraits. Si AVelozzo a pris part à ce travail, c'est peut-être pour fournir le projet du portrait de Frédéric. — Nous avons dit aussi (p. 107) que Justus était pour nous l'auteur des quatre tableaux : Dialectique et Astronomie (Berlin), Musique et Rhéto- rique (N. Gallery) donnés jadis à Melozzo da Forli. Paolo d'Ancona {Arte 1902) les restituait déjà à Justus. Pour Bombe, Justus les exécuta d'après des cartons de Melozzo. — Dans VAmerican Journal of Archaeology (t. XIV, 1910, J^oles sur Justus de Gand\ M. Morton H. Bernath attribue également à Justus une Epiphanie à Trevi (près de Foligno); une tapisserie du Musée de Boston ; une Pie'ta à Altenburg ; une Mater "Dolorosa au Palais Corsini à Rome et une Crucifixion de la coll. Johnson à Philadelphie. — Nous pensons qu'on ne pourra pas maintenir la "Bénédiction du Musée d'Anvers au catalogue de Giusto da Guanto.

Page 110. — La Sainte Catherine de Pise doit être restituée au groupe hispano-flamand, — et peut-être faut-il la tenir plutôt pour une oeuvre flandro-napolitaine, tout comme le triptyque de Polizzi Generosa que nous signalons dans notre biographie de Memlinc (p. 128,