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LES PRIMITIFS FLAMANDS ixi

palais du prélat qui s'élevait à l'emplacement de l'Université, soit dans la maison de campagne que l'évêque possédait à Saint-Josse-ten-Noode et dont subsiste une tourelle portant les initiales G. G. Des élèves travaillaient aux côtés du peintre : Conrat Schot et Jean Maes qui l'aidaient vraisemblablement pour les accessoires et les vêtements. Les commandes se multipliaient et elles étaient d'importance, car voici Moro appelé à peindre l'infant d'Espagne, que Charles-Quint venait de présenter à ses bonnes villes des Pays- Bas au milieu de l'allégresse générale (ce premier Philippe 11 est dans la galerie de Lord Spencer).

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En i35o le maître est à Rome où les documents de police nous apprennent qu'un certain Lorenzo lui porta un coup de bâton et lui vola sa cape. La même année, le grand portraitiste se rendit au Portugal, pour le service de Marie de Hongrie. A Lis- bonne il peignit entre autres le portrait de l'infante Dona Maria < Prado) et celui de Catherine d'Autriche, reine de Portugal (id.), admirable image qui prouve à quel point on a raison de considérer le maître néerlandais comme « le fondateur de la grande école du portrait en Espagne ». Royalement traité par la cour de Lisbonne, Moro se rendit ensuite à Madrid où il peignit notamment les portraits de Maximilien, roi de Bohême et sa femme Marie d'Autriche (Prado). Ces deux œuvres datent de i55o et i55i. Le Musée de Bruxelles possède une excellente réplique du portrait de Marie d'Autriche (Fig. CCXXXII); l'impératrice n'y apparaît plus représentée en pied mais en buste; les accessoires sont traités avec grande perfection et la coiffure notamment est peinte avec uùe conscience si parfaite qu'on voit la différence entre les cheveux naturels et les cappelli del diavolo. Depuis quelque temps le cartel de ce portrait porte le nom de Moro : l'œuvre est donc signalée officiellement comme production du grand maître. Elle fut tenue longtemps pour une copie par Coëllo de la Marie d'Autriche de Madrid. Au même Coëllo est attribuée la Jeanne d'Autriche, s'appuyant sur un négrillon, également conservée au Musée de Bruxelles ; il semble aussi que ce curieux portrait d'infante dérive d'un prototype (perdu cette fois) créé par Moro (i).

Nous retrouvons le grand maître à Rome en l55i, logeant dans le palais de Guido Ascagno Sforza « protecteur d'Espagne ». — M. Hymans. laisse entendre que

(i) Au Mus^c de Bruxellet auui est unt Margutrile de Parme Irii apparcnlfe à c«tl« Jeanne d'julrlebe cl à la ripliqn* de la Marie d'Aulricbe. Celte truiaième princease eat donnée également i Coëllo ; M. Hymana a de la peine à y recunnallrc Margac- rîte de Parme.