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XXV

Quentin Metsys

Le dernier quart du XV* siècle nous fait assister aux phénomènes précurseurs d'un nouveau style, et nous en avons pu noter les signes chez Albert Bouts, Justus de Gand, Memlinc, Gérard David. Cette évolution, que l'art de Quentin Metsys consacre en expression synthétique, ne doit pas être sans rapport avec les changements profonds que l'on constate dans la culture intellectuelle, on peut même dire dans la mentalité du temps. La triple action religieuse, politique, littéraire de la Renaissance commence à s'exercer chez nous aux approches du XVI' siècle et l'on voit s'ouvrir successivement de 1473 à 1483 à Alost, Louvain, Anvers, Bruxelles, Bruges, Audcnarde, Gand, les ateliers d'imprimerie si favorables à la diffusion de l'esprit nouveau. A la fin du XV' siècle, notre Jean Lemaire de Belges, à l'exemple des poètes médicéens, fait résolument entrer dans ses vers les formes et les idées antiques, ce qui lui vaut d'être égalé à Homère le Grégeois par Clément Marot.

En même temps que se transforme ou se renouvelle l'âme septentrionale, le foyer de l'activité flamande se déplace. Par une suite de circonstances où tout n'est pas pur accident de la nature, Anvers devient notre grand centre commercial et artistique et s'il lui fallut pour cela combattre la grandeur de Bruges jusqu'à l'annihilation, la double