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Joachim Beukclaer.

Joachim Beukelaer, ou Buekelaer (i), naquit à Anvers vers l'année t53o. Elève de Peter Aertsen — lequel était, comme nous l'avons dit, le mari de sa tante Catherine van den Buekelaer, — Joachim devint maître à Anvers en t S6o et épousa le 3o novembre de la même année Madeleine Schryvers. D'après van Mander, Beukelaer mourut à Anvers en 1573, âgé seulement d'une quarantaine d'années. Le portrait que Hondius nous a laissé de Joachim nous montre pourtant un homme beaucoup plus âgé. Peut-être l'artiste eut-il de bonne heure cet aspect de vieillard ? Il semble avoir mené une existence fort difficile — et pour vivre il dut accepter des besognes au- dessous de son talent, se résigner parfois à n'être qu'une sorte de manœuvre dans les ateliers d'artistes notoires qui le payaient à la journée. C'est ainsi qu'Antonio Moro et van Dalem l'employèrent tour à tour ; il préparait « les ajustements des portraits » du premier et étoffait les paysages du second. A son lit de mort, Beukelaer se plaignait encore des déboires de sa carrière.

Son art est issu directement de celui de Peter Aertsen. Beukelaer peint des marchés, des étalages de victuailles avec des figures de grandeur naturelle placées souvent dans des décors renaissance ; ses fonds sont animés presque toujours de petites scènes bibliques. Ses tableaux, même quand ils sont de dimensions impor- tantes, ne sont pas très recherchés par les amateurs et la mauvaise fortune continue de poursuivre Beukelaer, Ce maître a pourtant les mêmes qualités que son oncle : localisme prononcé des sujets (peut-être est-ce là ce qui arrête l'enthousiasme?), franchise de composition, vérité des physionomies. Le coloris est moins vibrant que celui de Peter Aertsen ; il est parfois plus délicat, en revanche, et notamment dans

(1) Ou encore Buecktletr, Beucklaer, Beukclaar. Le Marctc dux Vciuont de Stockholm eil lign* ; Jeatbtm