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LES PRIMITIFS FLAMANDS x6j

tant la Cène et portant sur certains exemplaires les mots : Pierre Van Aelsl, invenii. Or cette composition reproduit en sens inverse un petit tableau du Musée de Bruxelles qu'on songea tout naturellement à attribuer à Pierre Coecke, d'autant plus que d'an- ciennes sources signalent comme existant en 1544, à Anvers, chez Pierre Lizaerl, une Cène des apôtres ainsi qu'une Vierge cl un Saint Jérôme, de la main de Pierre Coecke. La petite Cène du musée de Bruxelles (Fig. CLXXXXV) est d'une facture très soignée, assez lisse ; le dessin de certaines figures a beaucoup d'ampleur notam- ment dans les draperies. Il existe plusieurs versions datées de cette œuvre au musée de Liège (i33o), de Bruxelles (i53t), dans la collection de Sir F. Cook, à Rich- mond (t53i) et au musée de Nuremberg, toutes quatre du même peintre et de petites dimensions. Une variante plus grande et antérieure (1527) appartient au duc de Ruthiand. Elle ne semble pas de la même main, ce qui contrarie l'attribution de toute la série à Pierre Coecke et détermine la naissance d'un « maître des Saintes Cènes ». — Dans le cycle des oeuvres de cette nouvelle... entité, on fait entrer un fragment d'une Adoration des Mages conservé au musée de Gand et un tableau, daté de 1540, la Femme Adultère, même musée (1) (Fig. CLXXXXVI). Cette dernière œuvre montre le Christ pliant le genoux droit, et encadré d'une colonnade d'un caractère déjà très classique ; une baie cintrée dans le fond est garnie d'une guirlande de verdure soutenue par des amorini. Les vieillards devisant à gauche ont quelque parenté physiono- mique avec certains apôtres de la Cène de i53i. Toutefois cette Femme adultère n'a point les finesses d'exécution du tableau de Bruxelles.

M. Hymans attribue également à ce maître — qu il n'hésite point pour sa part à idendifier avec Pierre Coecke, — les Scènes de la Vie de la Vierge de la Cathé- drale de Tournai (que nous avons mentionnées au chapitre précèdent) et, par analogie, un tableau entré récemment au musée de Bruxelles, assez médiocrement peint et qui représente la Sainte Cène, dans un médaillon qu'entoure un portique. Mais sur cette dernière œuvre on a découvert le monogramme L S., ce qui fait prononcer le nom de Jean Scorel. — Ajoutons que les rédacteurs du catalogue du musée de Gand (édition de 1909) attribuent au « maitre des Cènes » une série à' Adorations des Mages et croient pouvoir désigner comme le chef-d'œuvre de cet anonyme un tableau de Glascow : Jésus prenant congé de sa mère.

(<) Pour ce dernier tableiu cf. H. HTitAMt fL* Lttr* dtt Ptintra) t. I, p. 19*.