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LES PSiniTIPS FLAnANDS zSq

fait plus tdt) un arrière-plan de montagnes surmontées de castels romantiques. Ce fond est tout à fait dans le goût de notre seizième siècle. Est-il excessif d'y voir un souvenir de la restauration de Blondeei et Scorel ? (i,' — De l'année i53o date une bannière peinte pour les « coffreticrs » de Bruxelles et représentant le prince des apô- tres, saint Pierre, assis sur un trône d'or. Ce Saint Pierre aujourd'hui au musée de Bruxelles, provient de l'église du Sablon. Son attribution à Lancelol Blondeei n'a jamais été contestée ; M. Bautier croit pouvoir rayer l'œuvre du catalogue de maître Lancelot parce que l'ornement architectural fait ici l'office d'un plat décor et a perdu le caractère constructif des décorations de l'Histoire des saints Cosme et Damien, du saint Luc peignant la Vierge. Le peintre de ce saint Pierre s'est en tout cas inspiré du Dieu le père des frères van Eyck, et si la bannière des coffretiers de Bruxelles est d'un disciple de maître Blondeei, il est certain que dans l'école du maître brugeois si entièrement conquise aux nouveautés méridionales, on gardait le respect de nos maîtres quattrocentistes.

L'opinion que l'on s'est faite de Blondeei peintre n'est pas très favorable. Il faut reconnaître pourtant que ses figures, d'un dessin élégant, sont toujours vêtues de façon pittoresque et séduisante. De plus nous jugeons le peintre d'après ses bannières cor- poratives agrémentées d'inventions architecturales. Notre estime pour le • scbilder » grandit devant le Martyre du musée d'Amsterdam. Nous partagerions peut-être l'opinion de Sanderus : « Lancelotus, pictor brugensis praestantissimus », si nous connais- sions les œuvres perdues du maître, parmi lesquelles M. Waele signale deux com- positions d'importance : une Adoration du saint JSom de Jésus, peinte pour l'autel des marchands génois dans l'église des Frères Mineurs (et que l'auteur de la Flandria illustrata tenait pour le chef-d'œuvre du pictor praestantissimus) , et une composition mon- trant Enée et Anchise quittant Troie en flammes et à laquelle Guicciardini fait peut- être allusion lorsqu'il mentionne Blondeei comme " merveilleux à représenter par la peinture un feu au vif et naturel, tel que fut le saccagement et embrasement de Troye. » — On a perdu toute trace aussi de deux bannières exécutées par maître Blondeei pour les rhétoricicns de Bruges.

(l) Nous pcnions luui que les pclili perionaigti du XVII* ticclc dont ndui >vo:ii relevé la priecncc d*a* U tëfit mt St Cbritt de Gérard David, sont le souvenir d'une restauration.