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Z50 LES PRIMITIFS FLAMANDS

il donnait un grand relief aux choses et peignait ses chairs d'une manière naturelle, tirant ses ombres de la carnation elle-même. » Peu de peintres du commencement du XVI' siècle ont en effet possédé un éclat de coloris comparable à celui que le maître de la JVfoç/ de Marie déploie dans ses productions capitales. C'est par sa belle facture qu'il affirme sa personnalité ; mais il n'est point créateur de types et ne manifeste qu'une originalité médiocre dans ses sujets. Aussi ne peut-on lui assigner la place d'un Gos- sart, d'un van Orley ou d'un Blés, et d'ailleurs il est moins l'émule de ces derniers qu'il n'est l'épigone de Quentin Metsys.

« 

Josse van Clève, dit le Fou, naquit à Anvers et y mourut entre i553 et i56i. Était-il parent de Josse van der Becken? On ne sait. Guichardin dit qu'il « était un maître très rare pour couleurer et excellent en portrait au naturel », et d'après l'écri- vain florentin il aurait été appelé à la Cour de France par François I". van Mander parle du séjour de l'artiste à Londres « à l'époque où Philippe, roi d'Espagne, épousa Marie d'Angleterre », donc vers 1554. La même année, toujours d'après l'auteur du Schilderboek, Josse van Clève II fut enferme « ayant fait des choses invraisemblables ». Il se pourrait que l'artiste eût retrouvé la raison; on lui attribue en effet (i) un beau portrait du Musée de Bruxelles qui est daté de l'année 1557 (Fig. CLXXXXI). C'est le portrait présumé de Jean Viriot, publiciste, né à Épinal et mort à Milan en 1596 (2). Le personnage est vêtu d'un pourpoint à brandebourgs et coiffé d'une toque plate et noire qu'on retrouve dans tous les tableaux de van Clève II. On voit des portraits de cet artiste à Windsor, dans les Musées de Strasbourg, Berlin, Munich (ces deux derniers très beaux), etc. Il a peint aussi des retables; on a même voulu voir en lui l'auteur du Jugement "Dernier attribué jadis à van Orley et que l'on voit dans la chapelle Rockox de l'église Saint-Jacques à Anvers.

(1) M. Jacobsen.

(1) Mis par M A— J. Wauters aux anonymes allemands-