Page:Fierens-Gevaert - La Peinture en Belgique, volume 2.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée

xxxii

Les v)an Coninxloo.

Il existe au musée de Palerme un triptyque flamand de petite dimension et d'exécution incomparable, légué par le prince Malvagna. Les Paiermitains en savent le prix ; il n'est pas d'étalage de « cartoline » où l'on ne trouve la reproduction du chef-d'œuvre ; au musée il est isolé dans une salle spéciale et le gardien le montre en prenant des airs d'officiant et en parlant à voix basse. Bref, toute la ville connaît le triptyque Malvagna et le tient pour le trésor de la cité (Fig. CLXXXIV).

L'œuvre représente au centre la Vierge et cinq anges musiciens. La tête de la Madone, — un peu forte, — se rapproche du type créé par Gérard David. Lei anges sont l'agrément suprême du triptyque. Déjà l'Italie — et surtout Venise, — avait donné le modèle de ces adorables putti; l'auteur du triptyque palermttain a conservé la souplesse italienne en les adaptant à sa précieuse technique de peintre-miniaturiste. Sur l'intérieur des volets sont représentées sainte Catherine et sainte Elisabeth ; à l'extérieur Adam et Eve dans le Paradis terrestre. Des architectures flamboyantes, d'une fantaisie compliquée mais sûre, avec de petites statuettes et des détails annonçant déjà le style d'un Corneille de Vriendt, sont peintes dans le tiers supérieur du panneau central et des volets de sainte Catherine et de sainte Elisabeth. Ces somp- tueuses ciselures architectoniques couronnent le trône de Marie et les sièges des deux